La dégradation de la conjoncture mondiale plombe la fin de semaine (actualisé)
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PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes devraient poursuivre leur repli vendredi dans le sillage de la clôture en baisse marquée de Wall Street et de nouveaux avertissements sur la dégradation de la conjoncture économique mondiale, qui s’ajoutent à la nervosité précédant la réunion de la Réserve fédérale.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,63% pour le CAC 40 à Paris, de 0,93% pour le Dax à Francfort, de 0,6% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,85% pour l’EuroStoxx 50.
Le marché parisien a perdu 0,88% sur les quatre premières séances de la semaine et l’indice large européen Stoxx 600 a abandonné 1,33%, effaçant tous ses gains de la semaine précédente.
Wall Street a creusé ses pertes en fin de séance jeudi pour finir tout près de ses plus bas du jour et le Standard & Poor’s 500 affiche une baisse de 4,08% depuis le début de la semaine.
Surtout, après la clôture des marchés américains, FedEx, le géant de la livraison de colis et de la logistique considéré comme un baromètre de l’activité économique globale, a perdu jusqu’à plus de 14% après avoir renoncé à ses prévisions de résultats annuels en évoquant une détérioration marquée de la conjoncture.
Le constat de FedEx sur l’évolution de l’activité rejoint celui dressé quelques heures plus tôt par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM): cette dernière a alerté sur le risque d’une récession mondiale en 2023 tandis que le FMI dit s’attendre à un ralentissement accru au troisième trimestre de cette année.
Une fois n’est pas coutume, c’est de Chine qui viennent les rares bonnes nouvelles des dernières heures, puisque la production industrielle et les ventes au détail y ont dépassé les attentes en août avec des hausses respectives de 4,2% et 5,4%.
En Grande-Bretagne, les ventes au détail ont au contraire déçu avec une baisse de 1,6%, plus de trois plus marquée qu’anticipé.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en nette baisse jeudi, la salve d’indicateurs macroéconomiques publiés dans la journée aux Etats-Unis n’ayant en rien modifié les anticipations sur une nouvelle forte hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale la semaine prochaine pour lutter contre l’inflation.
L’indice Dow Jones a perdu 0,56%, ou 173,27 points, à 30.961,82, le S&P-500 a cédé 44,66 points, soit 1,13%, à 3.901,35 et le Nasdaq Composite a reculé de 167,32 points (-1,43%) à 11.552,36.
Si la progression des valeurs bancaires (+1,54%) avec la perspective d’une nouvelle hausse de taux a contribué à limiter la baisse du Dow Jones, le repli des géants du numérique comme Apple (-1,9%) et Microsoft (-2,7%) a en revanche particulièrement pesé sur le Nasdaq.
Et le repli devrait se poursuivre ce vendredi après l’avertissement de FedEx: les contrats à terme sur indices suggèrent pour l’instant un recul de 0,6% pour le Dow Jones, de 0,69% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,87% pour le Nasdaq.
EN ASIE
À la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a fini sur une baisse de 1,11%, qui a touché aussi bien les valeurs technologiques comme Tokyo Electron (-4,33%) que les exportateurs comme Fast Retailing (-1,31%). Le marché japonais accuse ainsi un repli hebdomadaire de 2,29%.
En Chine, les bons indicateurs économiques du jour ne suffisent pas à protéger les actions du repli général: le SSE Composite de Shanghai cède 1,83% et le CSI 300 1,85%.
CHANGES
Le dollar est en légère hausse face aux autres grandes devises (+0,15%), la perspective d’une forte hausse des taux américains mercredi prochain continuant de lui assurer un soutien solide.
L’euro s’échange à 0,9992 dollar, en baisse de 0,07%. Mais le yuan souffre davantage malgré les bons chiffres économiques du jour en Chine, après avoir enfoncé le seuil de sept pour un dollar.
Le yen, lui, reprend un peu de terrain face au billet vert à 143,5, profitant des espoirs d’intervention des autorités japonaises.
TAUX
Dans les échanges en Asie, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est quasi stable à 3,4689% mais le deux ans, plus sensible aux anticipations sur les taux directeurs, est en hausse à 3,9137% contre 3,873% en fin de séance jeudi à Wall Street.
En Europe, le dix ans allemand monte dans les premiers échanges à 1,795%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier regagne un peu de terrain mais il ne fait que réduire ses pertes hebdomadaires dans un contexte économique et monétaire qui alimente les craintes de baisse de la demande.
Le Brent gagne 0,47% à 91,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,34% à 85,39 dollars.
Ils perdent l’un comme l’autre autour de 1,6% depuis le début de la semaine.
(Rédigé par Marc Angrand, édité par Matthieu Protard et Kate Entringer)
