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La Chine cible les spiritueux européens après le vote de l’UE sur les véhicules électriques

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PEKIN/PARIS (Reuters) – La Chine a imposé mardi des mesures antidumping provisoires sur les importations de certains spiritueux en provenance de l’Union européenne (UE), ciblant des groupes français comme Rémy Cointreau, Pernod Ricard et le géant LVMH, propriétaire de la marque Hennessy.

Ces mesures sont largement perçues comme des représailles au projet de droits de douanes sur les véhicules électriques chinois adopté vendredi par les Vingt-Sept.

Laissant entendre que d’autres mesures pourraient être prises, le ministère chinois du Commerce a déclaré dans un communiqué que son enquête anti-dumping et anti-subventions sur les produits européens à base de porc, encore en cours, prendrait des décisions « objectives et équitables ».

A partir du 11 octobre, les importateurs de spiritueux devront fournir ce que le ministère chinois du Commerce décrit comme des dépôts de garantie aux douanes chinoises lors de l’achat de leurs produits originaires de l’UE.

Ces dépôts de garantie augmenteront le prix de l’importation de spiritueux de l’UE.

« La Chine est déterminée à nous taxer en réponse aux décisions européennes sur les véhicules électriques chinois », a affirmé le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), lobby français représentant les intérêts des producteurs de cognac, dans une réponse envoyée à Reuters par courrier électronique mardi.

Le BNIC a ajouté que « tout doit être fait pour éviter l’imposition de ces droits. »

« Les autorités françaises ne peuvent pas nous abandonner et nous laisser seuls face à des rétorsions chinoises et qui ne nous concernent pas », a affirmé le BNIC dans un communiqué publié mardi, insistant sur l’effet « catastrophique » de ces taxes sur la filière.

Le lobby français a également appelé le gouvernement français à entamer « les démarches nécessaires » pour « mettre fin à cette escalade » et parvenir à la suspension des taxes.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré lors d’une conférence à Berlin la semaine dernière que l’enquête chinoise sur les spiritueux était infondée, la qualifiant de « pures représailles », tandis que les tarifs sur les véhicules électriques étaient nécessaires selon lui pour préserver des conditions de concurrence équitables.

La ministre déléguée chargée du Commerce extérieur, Sophie Primas, a également estimé mardi qu’il s’agissait d’une « mesure de rétorsion » de la part de la Chine. « Rien ne justifie » les mesures antidumping, a-t-elle déclaré à Reuters, soulignant la mobilisation des producteurs qui ont « pleinement collaboré » à l’enquête chinoise.

« En lien avec la Commission européenne, nous allons contester cette décision devant l’organe de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) », a annoncé la ministre déléguée, qui prévoit également d' »avoir un dialogue » avec son homologue chinois lors du G20 de Brasilia, en novembre.

Le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, a aussi réagi mardi, affirmant que les décisions européennes à l’égard de véhicules électriques chinois étaient « équitables et proportionnées », et que Pékin n’avait pas besoin de prendre des mesures de rétorsion.

CHUTE EN BOURSE

Les marques de cognac Hennessy et Rémy Martin, avec des dépôts de garantie respectifs de 39% et 38,1%, sont parmi les plus touchées par les mesures du ministère chinois du Commerce.

En Bourse, LVMH, le fabricant du cognac Hennessy, perd 4% à 09H44 GMT dans un contexte de recul généralisé des valeurs du luxe, un trader évoquant la crainte que le secteur dans son ensemble soit visé à son tour par Pékin.

« Le luxe recule sur des craintes qu’après le cognac, ce soit le tour du secteur du luxe et de l’automobile », a indiqué un trader basé à Milan. « Chaque fois qu’il y a un changement dans la réglementation douanière en Chine, il y a une réaction négative dans les secteurs les plus exposés à l’exportation ».

Les deux principaux fabricants français de spiritueux, Rémy Cointreau, producteur du cognac Rémy Martin, et Pernod Ricard, reculent de 8,49% et 3,95% respectivement à 09h42 GMT.

Les deux groupes n’ont pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire.

Ces mesures pourraient entraîner une augmentation des prix de 20% pour les consommateurs chinois, ont calculé des analystes de Jefferies, réduisant ainsi les volumes de vente de 20%.

Rémy Cointreau, le groupe le plus exposé au marché chinois, pourrait voir ses ventes baisser de 6%, contre 1,6% pour Pernod Ricard, ont-ils estimé.

REPRÉSAILLES CHINOISES

L’instauration de ces mesures provisoires intervient après la décision prise vendredi par la Commission européenne de maintenir son projet de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois malgré des divergences entre les pays membres de l’UE, dont certains redoutent le déclenchement d’une guerre commerciale avec Pékin.

Les droits de douane proposés par Bruxelles vont de 7,8% pour Tesla à 35,3% pour SAIC et d’autres entreprises considérées comme n’ayant pas coopéré à l’enquête de l’UE.

La France, pays à l’origine de 99% des importations chinoises de cognac en 2023, est considérée comme la cible de l’enquête de Pékin, en raison de son soutien au projet de la Commission.

En août, avant le vote des Vingt-Sept sur les véhicules électriques chinois, la Chine avait suspendu son projet de mesures anti-dumping sur les spiritueux européens, malgré une enquête concluant que ces produits étaient vendus à des prix inférieurs à ceux du marché.

L’enquête du ministère chinois du Commerce révélait que les vendeurs de spiritueux de l’UE avaient vendu des eaux-de-vie de vin sur son marché (1,4 milliard de consommateurs) avec une marge de dumping comprise entre 30,6% et 39,0%, impactant ainsi son marché domestique.

Le ministère chinois du Commerce avait précisé que l’enquête devait prendre fin au plus tard le 5 janvier 2025 mais qu’elle pourrait être prolongée « dans des circonstances particulières ».

Vendredi, la Commission européenne a déclaré vouloir continuer à négocier pour trouver une « solution alternative » avec la Chine concernant les droits de douane sur les véhicules électriques.

(Rédaction de Pékin, avec la contribution de Dominique Patton à Paris et Giancarlo Navach à Milan, version française Bertrand Boucey, Zhifan Liu, Diana Mandia et Florence Loève, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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