France: L’inflation ralentit un peu avec les prix de l’énergie
PARIS (Reuters) – L’inflation a légèrement ralenti en France en août grâce à une accalmie sur les prix de l’énergie, montre la première estimation publiée mercredi par l’Insee, une accalmie qui ne devrait pas empêcher la Banque centrale européenne (BCE) de poursuivre la hausse de ses taux d’intérêt dès la semaine prochaine.
L’indice des prix harmonisés aux normes européennes (IPCH), qui facilite les comparaisons avec les autres pays de la zone euro, s’inscrit en hausse de 6,5% en rythme annuel après +6,8% en juillet, son plus haut niveau depuis le début de cette série statistique en 1996. Le consensus Reuters le donnait en hausse de 6,7%.
L’indice national des prix à la consommation (IPC) affiche quant à lui une augmentation de 5,8% sur un an après +6,1% en juillet.
Le détail des chiffres montre que l’augmentation des prix de l’énergie est revenue à 22,2% en rythme annuel après avoir atteint 28,5% le mois dernier.
En revanche, la hausse des prix de l’alimentation s’est encore accélérée pour atteindre 7,7% par rapport à août 2021, après +6,8% un mois plus tôt, tout comme celle des prix des produits manufacturés (+3,5% après +2,7% avec la fin des soldes) tandis que celle des services restait stable à 3,9% annuel.
Au total, les prix augmentent ainsi de 0,4% sur un mois en août après +0,3% en juillet, précise l’Insee.
Si la hausse des prix y atteint un niveau sans précédent depuis 40 ans, la France reste, après Malte, le pays de l’Union européenne dans lequel elle est la plus contenue, grâce principalement aux mesures mises en oeuvre par les pouvoirs publics pour amortir l’impact de l’envolée des prix de l’énergie sur les ménages et les entreprises.
En Allemagne, la hausse des prix a atteint 8,8% sur un an en août après 8,5% en juillet selon l’estimation provisoire publiée mardi par Destatis, l’institut fédéral de la statistique, et en Espagne, si elle a légèrement ralenti, elle reste supérieure à 10%.
La BCE, qui craint un « ancrage » de l’inflation, soit une hausse des prix persistante qui alimente les anticipations inflationnistes et devient difficile à enrayer tout en sapant la crédibilité des autorités monétaires, a déjà relevé ses taux d’un demi-point le mois dernier.
Les marchés s’attendaient récemment encore à ce qu’elle annonce une nouvelle hausse de 50 points de base le 8 septembre, mais plusieurs de ses responsables ont évoqué ces derniers jours la possibilité d’une hausse de trois quarts de point.
Dans ses dernières prévisions, publiées en juin, la BCE tablait sur une inflation de 6,8% dans l’ensemble de la zone euro cette année, soit plus de trois fois le niveau auquel elle souhaite contenir la hausse des prix.
(Rédigé par Marc Angrand, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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