BCE : Des débats émergent sur une baisse des taux sous le niveau neutre, selon des sources
par Balazs Koranyi
(Reuters) – Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont commencé à débattre de la nécessité d’abaisser les taux d’intérêt à un niveau suffisant pour stimuler l’activité économique, selon des discussions cette semaine avec plusieurs sources.
Si la BCE a réduit rapidement ses taux d’intérêt cette année, les responsables politiques ont jusqu’à présent déclaré que l’objectif était de parvenir à un taux dit « neutre », qui ne ralentit ni ne stimule l’économie, dans l’espoir de stabiliser l’inflation.
Ces interrogations marquent un tournant dans le débat sur la politique monétaire au sein de la BCE, qui pourrait la conduire in fine à abaisser ses taux plus rapidement et dans des proportions plus importantes qu’envisagé, même si un consensus est loin d’être acquis sur le sujet, ont rapporté ces sources.
Cette évolution intervient alors que la situation économique dans la zone euro se détériore rapidement et que l’inflation est bien inférieure aux prévisions, ce qui augmente le risque que la croissance des prix s’installe sous l’objectif de 2% de la BCE comme cela a été le cas pendant près d’une décennie avant la pandémie.
Cette situation incite de plus en plus de responsables de la BCE à affirmer que la banque centrale a pris du retard dans l’assouplissement de sa politique monétaire et qu’il faudra procéder à des réductions plus importantes que prévu des taux pour empêcher l’inflation de descendre trop bas.
Ils plaident également pour que la BCE revoie ses orientations en faveur d’une approche « réunion par réunion » et arrête d’utiliser la référence à des taux restrictifs pour signaler qu’elle prend au sérieux les risques de détérioration de la situation.
« Je pense qu’atteindre le taux neutre n’est pas suffisant », a déclaré une source au fait des débats en cours. « Cette décision ne sera pas prise avant un certain temps, mais l’économie stagne depuis deux ans et aucune reprise n’est en vue ».
« Si les processus de désinflation s’enracinent (…) il est possible que les taux deviennent inférieurs au taux neutre. C’est le cas depuis des décennies », a déclaré cette semaine Gediminas Simkus, directeur de la banque centrale lituanienne et membre du conseil des gouverneurs de la BCE.
Un porte-parole de la BCE s’est refusé à tout commentaire.
INCERTITUDE
L’une des incertitudes du débat réside dans le fait que le taux neutre est considéré comme inobservable et qu’il n’y a donc pas de consensus sur sa définition.
« Si vous me demandiez aujourd’hui : ‘Où est-il ?’, la réponse honnête serait : ‘Je ne sais pas' », a déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, cette semaine.
Les estimations ne manquent pas pour autant: le Fonds monétaire international (FMI) le situe à 2,5%, les observateurs de la BCE interrogés par l’institution le placent à environ 2,25%, le personnel de la BCE pense qu’il est proche de 2% ou juste au-dessus et les prix du marché suggèrent qu’il est maintenant inférieur à 2%.
Le principal argument en faveur d’une baisse des taux de la BCE en dessous du niveau neutre est que la croissance économique est faible et que la reprise tant attendue n’est tout simplement pas au rendez-vous. Cela signifie que la BCE restreint désormais l’économie bien plus qu’elle ne le pensait et que les taux élevés font baisser la demande.
« L’économie européenne connaît un atterrissage en douceur, sans récession, mais sans ‘redécollage’ net encore en vue à ce stade », a déclaré plus tôt cette semaine le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. « Le risque de manquer durablement notre cible [d’inflation] par le bas existe désormais autant que celui de la dépasser ».
Aucune des sources n’a préconisé des baisses de taux plus importantes par rapport au rythme actuel de la BCE, qui est de 25 points de base. Selon les sources, la décision effective de passer sous le taux neutre n’interviendrait pas avant plusieurs mois et les perspectives économiques peuvent changer d’ici là.
(Rédigé par Balazs Koranyi ; version française Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)
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