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Banques: Risque accru de créances douteuses en Europe

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par Iain Withers, Valentina Za et Jesús Aguado

LONDRES/MILAN/MADRID (Reuters) – Plusieurs grandes banques européennes, dont Deutsche Bank et Lloyds Banking Group, ont mis e garde mercredi contre un risque accru de créances douteuses dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale et d’inflation élevée.

Les incertitudes liées à la conjoncture et les tensions sur le crédit ont conduit les autorités de régulation financière et les investisseurs à surveiller de près la manière dont les banques opèrent.

Les dernières publications trimestrielles du secteur en Europe ont témoigné notamment de difficultés dans la banque d’investissement avec le ralentissement des transactions, tandis que la hausse des taux d’intérêt a été bénéfique pour les banques commerciales.

Lloyds a comptabilisé une charge en hausse de 76% à 662 millions de livres sur ses prêts potentiellement défaillants et a raté le consensus sur le bénéfice au premier semestre dans un contexte de ralentissement de l’économie britannique.

Selon les analystes de JPMorgan cette charge, conjuguée à la baisse des volumes de prêts vont entraîner une révision à la baisse des perspectives de la banque pour l’ensemble de l’année.

A la Bourse de Londres, l’action Lloyd’s reculait de 1,93% contre un repli de 0,40% pour le FTSE vers 15h10 GMT.

A l’opposé, UniCredit, en hausse de 0,44% à la Bourse de Milan, a profité de la hausse des taux d’intérêt, ce qui lui a permis de dépasser largement les attentes en matière de bénéfice au deuxième trimestre.

La banque italienne continue cependant d’anticiper une augmentation significative de son coût du risque futur, même si celui-ci sera moins important que prévu.

« Nous ne nous attendons pas à une augmentation du coût du risque digne d’un Armageddon », a déclaré l’administrateur délégué de la banque, Andrea Orcel.

« Nous continuons à repousser pour plus tard les chocs attendus », a-t-il ajouté.

PERSPECTIVES ASSOMBRIES

Si le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement relevé cette semaine son estimation de croissance mondiale pour cette année, au regard de la résistance de l’activité économique au premier trimestre, l’organisation a déclaré que des obstacles persistants assombrissaient les perspectives à moyen terme.

L’inflation est en baisse et les fortes tensions dans le secteur bancaire se sont atténuées, mais la balance des risques auxquels est confrontée l’économie mondiale reste prépondérante et le crédit restreint, a expliqué le FMI.

La Banque centrale européenne (BCE) a également indiqué cette semaine que la demande de crédit par les entreprises auprès des banques de la zone euro était tombée à son plus bas niveau historique au deuxième trimestre et qu’une nouvelle baisse était probable au cours de l’été, les banques continuant à restreindre l’accès au crédit.

La BaFin, l’autorité allemande de régulation financière, a demandé aux banques d’accroître le montant de leurs provisions pour créances douteuses.

Deutsche Bank a déclaré mercredi que ses provisions pour créances douteuses avaient presque doublé au deuxième trimestre sur un an, à 401 millions d’euros.

Le directeur financier de Deutsche Bank, James von Moltke, a souligné devant la presse que la première banque allemande avait constaté un « ralentissement dans certains secteurs ».

Deutsche Bank s’attend désormais à ce que les provisions pour les créances douteuses se situent dans le « haut de la fourchette » des prévisions initiales.

La banque espagnole Santander, elle, a pointé du doigt la faiblesse du marché brésilien, où son bénéfice net a chuté de 52% en rythme annuel au cours du trimestre, en raison notamment d’une hausse des coûts sur fond d’inflation élevée et d’une baisse de 4,3% des revenus nets d’intérêts.

Le directeur financier de Santander a souligné que les créances douteuses au Brésil avaient peut-être déjà atteint leur pic.

Les autorités européennes de régulation bancaire doivent publier cette semaine les résultats des « stress tests » (tests de résistance) permettant de vérifier la solidité des banques face à une longue période d’inflation et de taux d’intérêt élevés.

La BCE, qui se réunit jeudi, a relevé depuis juillet 2022 ses taux d’intérêt de 400 points de base, portant le taux de dépôt à 3,5%.

(Rédigé par Tom Sims; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

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