Paris exige la libération de Martin Ryan, un Français accusé d’espionnage en Azerbaïdjan
La France a accusé mardi l’Azerbaïdjan de détenir arbitrairement un ressortissant français et a exigé sa libération immédiate, après que l’ambassadrice azerbaïdjanaise à Paris a déclaré que l’homme avait été arrêté parce qu’il était soupçonné d’espionnage.
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Tendues depuis des mois, les relations entre les deux pays se sont encore détériorées depuis que l’Azerbaïdjan a pris le contrôle de la région du Haut-Karabakh en septembre et que la France a commencé à fournir des armes à Erevan.
L’ambassadrice d’Azerbaïdjan en France, Leyla Abdoullayeva, a déclaré mardi à Reuters que le ressortissant français, Martin Ryan, avait été arrêté le 4 décembre parce qu’il est « soupçonné d’avoir commis des actes d’espionnage ».
Dans un communiqué envoyé à Reuters, le Quai d’Orsay a confirmé la détention.
« Nous sommes en contact étroit avec sa famille et l’ambassade de France à Bakou a pu dans le cadre de la protection consulaire rendre deux fois visite à notre compatriote », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
« Comme nous avons eu déjà l’occasion de l’indiquer aux autorités azerbaïdjanaises, nous considérons cette détention comme arbitraire et demandons la libération sans délai de notre compatriote », a-t-il ajouté.
Leyla Abdoullayeva a déclaré que la justice azerbaïdjanaise avait ordonné le placement de Martin Ryan en détention provisoire pour une période de quatre mois.
Bakou a expulsé le 26 décembre deux diplomates français, estimant qu’ils agissaient d’une manière « incompatible avec leur statut diplomatique ».
Le Quai d’Orsay, qui a rejeté les accusations azerbaïdjanaises, a convoqué le lendemain Leyla Abdoullayeva et annoncé qu’il expulsait en retour deux diplomates azéris.
Pendant la guerre au Haut-Karabakh, la France avait critiqué à plusieurs reprises les autorités azerbaïdjanaises pour le blocus du corridor de Latchine, la principale route reliant l’Arménie à l’enclave, sur laquelle l’Azerbaïdjan a finalement rétabli son autorité au terme d’une offensive éclair.
En novembre, le commandement de la cyberdéfense de l’armée française avait mis au jour une campagne de désinformation orchestrée par Bakou visant à remettre en question la capacité de Paris à organiser les Jeux Olympiques 2024, selon un rapport consulté par Reuters.
(Reportage de John Irish, rédigé par Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)
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