Projet de loi sur l’aide active à mourir. Il faut aider à vivre, pas d’encourager à mourir !
Dans une interview qu’il a accordée à la chaîne par satellite CTV, le député Olivier Falorni, porteur du projet de loi sur une aide active à mourir, a expliqué que la fraternité est un principe à valeur constitutionnelle qui consiste notamment à « accompagner jusqu’au bout un proche » ou « un malade. » De son côté, le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) estime que « la fraternité c’est d’aider à vivre, pas d’encourager à mourir. »
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Le député de la première circonscription de Charente-Maritime, Olivier Falorni, a accordé une interview à la chaîne CTV pour expliquer ce qui motive son combat sur le projet de loi sur une aide active à mourir.
Le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie avait été annoncé par Emmanuel Macron comme une « loi de fraternité ». L’expression peut pour le moins surprendre lorsqu’elle ouvre la possibilité d’administrer une substance létale à quelqu’un. Ouvrir cette brèche constituerait une atteinte à l’humanité. Elle provoquerait un effet domino incontrôlable. L’observation des législations de pays étrangers révèle en effet combien il est illusoire de penser pouvoir fixer de manière stable les conditions d’accès à l’euthanasie. D’abord strictement ouverte aux personnes majeures, capables juridiquement, la cible s’est progressivement élargie aux personnes vulnérables et aux mineurs. Le motif de phase terminale initial est maintenant élargi au motif – subjectif – de souffrance psychique.
Les inquiétudes des Evangéliques
Au regard de cette pente, le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) s’inquiète, dans une société où les logiques de rentabilité dominent, que certaines pressions économiques s’exercent et suscitent chez les plus fragiles psychiquement ou socialement une sorte de devoir de quitter la vie, pour ne pas être une charge pour la société ou leurs proches. Le cynisme récent des mutuelles se positionnant pour l’aide active à mourir confirme ce risque.
A contrario, le CNEF affirme que la fraternité, c’est d’encourager à vivre et non pas d’aider à mourir. C’est écouter dans sa vulnérabilité celui qui souffre et non pas lui proposer de se taire à jamais. Aujourd’hui un Français sur deux qui en aurait besoin n’a pas accès à ces soins palliatifs qui soulagent les souffrances et apaisent les patients dans l’immense majorité des cas. Avant que les objectifs du plan « soins d’accompagnements » soient atteints, nombreux sont ceux qui pourraient ne voir d’autre alternative qu’une euthanasie ou un suicide assisté pour mettre fin à leurs souffrances. Nous le regrettons. Nous regrettons également vivement que le gouvernement n’ait pas écouté les soignants et qu’il les mette en contradiction avec leur mission en leur demandant de donner la mort ou d’aider à le faire. Si cette loi devait être adoptée, nous demandons au législateur de garantir une clause de conscience pour l’ensemble des personnels soignants au risque d’accroître encore la pénurie d’engagement de personnel pour un corps de métier dans lequel les chrétiens sont nombreux à s’engager.
En tant que chrétiens, nous croyons que Dieu assigne à chaque homme et à chaque femme, indépendamment de ses facultés, de son âge ou de sa santé, une valeur inaltérable, du fait même de son appartenance à l’humanité créée. Plutôt qu’une loi, nous demandons au gouvernement un véritable « plan de fraternité », garantissant réellement le développement des soins palliatifs sur tout le territoire français.
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