PARIS (Reuters) - L'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo publiera mercredi les caricatures de Mahomet mises en cause par les auteurs de l'attaque de ses locaux qui avait fait 12 morts en janvier 2015, l'un des attentats dont le procès s'ouvrira le même jour à Paris.
Ces 12 dessins, publiés initialement par un quotidien danois en 2005 et déjà repris par Charlie Hebdo en 2006, figureront dans un numéro spécial intitulé "Tout ça pour ça", tout comme la "une" d'un ancien numéro dessinée par Cabu, l'une des victimes de l'attentat.
"Ces dessins appartiennent désormais à l'histoire", écrit la rédaction de Charlie Hebdo dans un éditorial mis en ligne mardi sur le site internet de l'hebdomadaire, jugeant "indispensable" de reproduire des caricatures dont la publication initiale "considérée comme un blasphème par un certain nombre de musulmans (...) constitue le mobile du massacre du 7 janvier".
"Nous ne nous coucherons jamais, nous ne renoncerons jamais", écrit Riss, le directeur de la publication, dans un éditorial.
Interrogé à ce sujet, en marge d'une visite au Liban, Emmanuel Macron s'est posé en garant des libertés, notamment de celle de blasphémer.
"Un président de la République en France n'a jamais à qualifier un choix éditorial d'un journaliste ou d'une rédaction, jamais. Parce qu'il y a une liberté de la presse", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Beyrouth.
"Dans notre pays depuis le début de la IIIe République (...) il y a aussi en France une liberté de blasphémer qui est attachée à la liberté de conscience. Et donc de là où je suis, je suis là pour protéger toutes ces libertés", a poursuivi le chef de l'Etat, qui a aussi rappelé "le devoir de ne pas avoir de discours de haine et de respecter".
"La caricature n'est pas un discours de haine", a-t-il rappelé.
Quatorze personnes comparaissent à partir de mercredi devant une cour d'assises spéciale pour leur rôle présumé dans les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris ainsi que pour le meurtre d'une policière à Montrouge (Hauts-de-Seine).
Les auteurs de l'attaque de Charlie Hebdo, Saïd et Chérif Kouachi - qui étaient sortis de l'immeuble du journal en criant "On a vengé le prophète !" - ont été tués par les forces de l'ordre après deux jours de cavale.
"Demain, nous aurons tous une pensée pour les femmes et les hommes qui ont été lâchement abattus parce qu'il dessinaient, parce qu'ils écrivaient, parce qu'ils corrigeaient, parce qu'ils étaient là pour livrer, pour aider, parce qu'ils étaient policiers", a dit Emmanuel Macron. "Et donc au-delà du procès (...) on aura une pensée pour celles et ceux qui sont tombés."
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(Marc Angrand et Elizabeth Pineau, édité par Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse)
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