Des chrétiens arméniens emprisonnés injustement depuis plusieurs mois
Seize prisonniers chrétiens du Haut-Karabakh ont été jugés à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan. Parmi eux, on compte huit membres actuels ou anciens du gouvernement. Le plus connu est Ruben Vardanyan. La Solidarité Chrétienne Internationale (CSI) s’engage pour la libération de tous ces prisonniers politiques abusivement incarcérés.
Alors que les quinze autres accusés ont été jugés ensemble, Ruben Vardanyan, ancien ministre d’État du Haut-Karabakh (poste équivalent à celui de Premier ministre), a comparu seul devant les juges. Il semble que les autorités azerbaïdjanaises aient voulu faire de lui un exemple.
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Ruben Vardanyan
Depuis le 27 septembre 2023, Ruben Vardanyan est détenu illégalement à Bakou. Cet homme de 56 ans a été capturé par l’armée azerbaïdjanaise lors de l’invasion du Haut-Karabakh au cours de laquelle toute la population arménienne chrétienne a été chassée, soit plus de cent mille personnes.
L’Azerbaïdjan a retenu quarante-deux charges contre Ruben Vardanyan, dont celle de « financement du terrorisme ». S’il est condamné, il pourrait passer le restant de ses jours en prison. Mais celui qui est connu comme mécène dans le monde de la culture et de l’éducation se bat pour sa liberté. Dans une déclaration faite depuis sa cellule à Bakou la veille de l’audience du 17 janvier 2025, il a demandé « la fin immédiate de ce procès à motivation politique contre nous ».
Lorsque les accusés se sont présentés au tribunal, ils avaient l’air amaigris et pâles… en particulier Ruben Vardanyan, qui avait passé trois cent quarante jours en isolement. En avril 2024, il avait entamé une grève de la faim pour réclamer un procès équitable et rapide.
Ruben Vardanyan s’était installé au Haut-Karabakh début 2023 et il avait renoncé à sa citoyenneté russe. Il avait alors déclaré : « C’était une décision difficile, mais il le fallait. Je voulais montrer à quel point le Haut-Karabakh est important pour moi et pour nous tous. » Il est l’un des vingt-trois Arméniens dont la détention a été confirmée par Bakou. Outre les huit dirigeants politiques, il y a parmi eux des civils et des prisonniers de guerre.
David Babayan
Un autre prisonnier politique est David Babayan, qui a été ministre des Affaires étrangères du Haut-Karabakh pendant deux ans. Il a été invité en Azerbaïdjan pour une « interview » après l’invasion de septembre 2023. Sachant qu’il allait être arrêté, il s’est de lui-même rendu à l’armée azerbaïdjanaise.
En tant que chrétien convaincu, M. Babayan estime qu’il s’agissait de la bonne décision. « Ne pas me présenter ou m’enfuir aurait causé des dommages considérables à notre peuple éprouvé, et je ne pouvais pas le permettre. »
CSI s’engage surtout en faisant pression pour la libération de tous les prisonniers arméniens en Azerbaïdjan.
Morven McLean
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