Des chrétiens réclament un cessez-le-feu à Gaza
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Plusieurs paroissiens ont interpellé les autorités de l’institution pour que celle-ci exhorte à un cessez-le-feu. Son Exécutif s’est exprimé sur la question lors de son dernier Consistoire.
L’Exécutif de l’Eglise protestante de Genève (EPG), qui s’est réunie en Consistoire le 14 mars, a fait part de l’interpellation qu’il a reçue de plusieurs paroissiens au sujet de la situation actuelle à Gaza. En date du 22 janvier, une quarantaine de signataires l’exhortait en effet à exprimer publiquement sa «solidarité avec les victimes de la guerre, chrétiennes ou non, juives ou palestiniennes. Mais encore et surtout pour appeler à un cessez-le-feu et soutenir les efforts allant dans ce sens.»
Rappelant les prises de parole du pape au sujet de ce conflit, le courrier exprimait encore «la tristesse et le désarroi» des signataires qui «se sentent profondément concernés par le silence assourdissant de l’Eglise.»
Chris Cook, présidente de l’Assemblée du Consistoire, a alors expliqué à l’assemblée des délégués: «Les membres du Conseil du Consistoire (Exécutif) et de la « Cellule Média » se sont réunis pour en discuter. Je peux vous dire qu’il n’y a pas d’unanimité à ce sujet, mais la majorité a décidé de ne pas faire de déclaration officielle.»
Une réponse allant dans ce sens a de fait été envoyée, le 19 février, au nom du Conseil du Consistoire, expliquant que «l’EPG prend très au sérieux la situation depuis le mois d’octobre, mais a décidé de privilégier des moments de prière pour la paix ainsi que la préservation des liens interreligieux lors d’événements publics», relate encore Chris Cook.
Par ailleurs, le Conseil du Consistoire annonce mettre sur pied, cette année encore, un groupe de travail pour reprendre la réflexion quant aux prises de parole publiques de l’EPG, en reprenant «de manière approfondie» le document existant de 2008 à ce sujet.
Sage ou insuffisant?
Ces éléments de réponse n’ont pas convaincu le groupe de paroissiens, qui réitèrent leur interpellation dans un courrier daté du 27 février. «N’est-il pas grand temps que les dirigeants de l’EPG lancent un cri d’alarme? (…) La question de l’engagement public de l’Eglise n’est pas nouvelle, elle court depuis des décennies», peut-on y lire. «La commission chargée d’approfondir la question de savoir « si et quand » l’EPG doit s’exprimer publiquement en lien avec l’actualité est sûrement bienvenue. Le problème est que cette actualité dramatique (…) ne se conforme pas au temps d’une commission.»
Cette deuxième lettre adressée au Conseil du Consistoire insiste par ailleurs sur la demande que ces lignes, adressées également aux membres du Consistoire, leur parviennent – ce qui est réalisé ce 14 mars. Un délégué prend d’ailleurs la parole pour s’étonner que cela n’ait pas été fait plus tôt.
Le courrier se termine avec le lien vers le sermon donné par le pasteur Munther Isaac à Bethléem à Noël. Une prédication qui a énormément circulé sur Internet et où il était question du sentiment d’abandon des chrétiens de Palestine à l’endroit des Eglises occidentales. «Le Conseil du Consistoire va réitérer l’invitation aux auteures de ces lettres pour que nous puissions discuter de vive voix», indique Chris Cook. «Rien n’est fermé ni immuable.»