Un chrétien afghan menacé de mort renvoyé en République islamique
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Le jeune Abbas, chrétien converti d’origine musulmane et afghane, a été renvoyé dimanche 8 décembre de Suède, où il était réfugié, vers son pays d’origine. Menacé de mort, il risque à tout moment d’être assassiné par un fanatique.
Abbas, musulman afghan réfugié en Suède a été reconduit dans son pays d’origine dimanche 8 décembre. Membre actif de la communauté protestante de Missionskyrkan, une église évangélique proche de l’Église luthérienne, il avait reçu des centaines de menaces de mort sur les réseaux sociaux à la suite de sa conversion, en 2015. Cela n’a pas empêché les autorités suédoises de se saisir de lui. Conscientes que le jeune chrétien serait soutenu par des manifestants, qui allaient tâcher de s’opposer à son embarquement, elles ont avancé le jour de son expulsion. Prévue lundi 9, elle a eu lieu dimanche 8 : Abbas a été surpris par la police qui l’a menotté et embarqué dans un avion en partance pour Kaboul. Il y réside à présent caché, avec un ami, espérant trouver un moyen de quitter le pays. Il court de très grands risques, car sa conversion est officielle, connue de tous.
« Des centaines de convertis »
Malheureusement, le cas d’Abbas n’a rien d’isolé, révèle le magazine hebdomadaire chrétien Dagen. Depuis plusieurs années, la Suède renvoie en Afghanistan des migrants, et plusieurs d’entre eux, probablement des centaines, sont des musulmans convertis au christianisme. Le journaliste suédois Henrik Lindell analyse que Abbas, comme beaucoup d’autres chrétiens convertis, font les frais de la politique migratoire de son pays : « Je pense qu’on a fait n’importe quoi en matière d’immigration ces dernières années en Suède, en parquant des migrants en trop grand nombre dans des cités difficiles pour que les bourgeois à Stockholm, […] puissent se taper sur la poitrine en se proclamant moralement exemplaires. »
Des « faux chrétiens »
Pour donner une idée de l’ampleur de ce manque de discernement dans l’accueil, le journaliste rappelle le cas étonnant de l’actuel ministre de la défense irakienne Najah al-Shammari, qui fut général sous la présidence de Saddam Hussein. Le journal suédois en ligne Nyheter Idag a révélé en novembre 2019 qu’il bénéficiait de la double nationalité suédoise et irakienne, et qu’il avait fraudé l’assistance sociale de son pays d’accueil. » Depuis quelques années, les autorités suédoises font machine arrière, remarque Henrik Lindell, et commencent à expulser des demandeurs d’asile, parmi lesquels des chrétiens ». En principe, la loi suédoise l’interdit, car des chrétiens courent un trop grand risque en Afghanistan, mais ceux qui se déclarent chrétiens sont soumis à un test drastique, qui aboutit souvent à la conclusion que ce sont de « faux chrétiens ». Le journaliste suédois rit jaune : « Vérification faite, j’aurais probablement échoué moi-même ». Plus choquant encore, il arrive que des examinateurs du service de l’immigration, l’équivalent de l’Ofpra en France, soient des musulmans, parfois des femmes voilées, ce qui peut légitimement interroger sur leur impartialité.
Dans cette affaire, conclut Henrik Lindell l’administration suédoise se montre incroyablement naïve.
« Je ne crois pas que cela soit volontaire, mais si c’était le cas, cela relèverait d’une logique orwellienne, totalitaire ! ».
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