Syrie : les chrétiens sont en fuite
L’invasion turque au nord-est de la Syrie a contraint les chrétiens à l’exil. La guerre règne dans la ville de Qamishli, un important centre de population chrétienne, et dans de nombreuses autres villes et villages du nord-est de la Syrie. Des pères, mères, enfants et grands-parents terrorisés se bousculent dans les voitures et camionnettes en serrant dans leurs mains le peu d’objets de valeur qu’ils peuvent emporter.
Menace d’Erdoğan
Dans cette région, les chrétiens sont majoritairement les descendants des survivants du grand génocide ottoman des Arméniens (incluant les chrétiens syriaques et assyriens), il y a un peu plus de cent ans. Ces personnes avaient trouvé refuge dans le territoire de la Syrie actuelle. Aujourd’hui, les puissants héritiers politiques du génocide d’autrefois, les Turcs, menacent de créer un nouveau territoire qui est nettoyé au point de vue ethnique et religieux ; le président turc islamiste, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé vouloir loger des Arabes sunnites dans les maisons des personnes expulsées.
Détresse imminente
Les chrétiens chassés, ainsi que les autres minorités religieuses s’enfuient maintenant vers le sud, dans le territoire contrôlé par le gouvernement syrien, ou vers l’est, en Irak. Ces réfugiés ont besoin de toute urgence de nourriture, d’un abri et de médicaments ! Ce sont les plus faibles, les personnes âgées, les malades et les enfants, qui souffrent le plus. Lorsqu’autrefois, l’État islamique (EI) détruisait les églises et terrorisait la population, la Solidarité Chrétienne Internationale avait apporté une aide urgente aux victimes. Dans la crise actuelle, la Solidarité Chrétienne Internationale contribue à nouveau aux mesures d’aide de nos partenaires chrétiens sur place.
Depuis 2013, la Solidarité Chrétienne Internationale fournit une aide urgente en Syrie. Je connais personnellement le nord-est de la Syrie par le biais de mes voyages humanitaires dans cette région au cours du règne de la terreur de l’Etat Islamique. Cette région difficilement accessible est, en grande partie, coupée du monde extérieur. Le conflit actuel est une crise de plus dans laquelle les victimes ne peuvent pas se fier à l’aide des grandes institutions bureaucratiques de la « communauté internationale ».