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Chrétiens d’Azerbaïdjan: 120 000 personnes menacées de catastrophe humanitaire

L’Azerbaïdjan a fermé le corridor de Latchine, la seule route qui relie le Haut-Karabakh à l’Arménie. Ce blocus a provoqué une dangereuse crise humanitaire qui touche les quelque cent vingt mille habitants chrétiens du Haut-Karabakh, dont trente mille enfants. Le manque de nourriture, de carburant et de médicaments a poussé les autorités du Haut-Karabakh à mettre en place un système de rationnement. En outre, deux cent septante mineurs ne peuvent pas rentrer chez eux ou doivent se débrouiller sans l’aide de leurs parents.
La seule route reliant le Haut-Karabakh au monde extérieur est bloquée par l’Azerbaïdjan depuis le 12 décembre 2022. Les conséquences sont désastreuses à plus d’un titre. Des familles sont déchirées, comme celle de Naira Margaryan dont les six filles mineures sont en Arménie alors qu’elle est immobilisée au Haut-Karabakh. Grâce à l’aide de nos partenaires, cette famille n’est pas livrée à elle-même.

En automne 2020, après son déménagement depuis la région de Kashatagh (Haut-Karabakh) vers le petit village arménien de Mayisyan, Naira Margaryan perd son fils unique pendant la guerre de quarante-quatre jours avec l’Azerbaïdjan. Comme son mari est en prison, Naira s’occupe seule de ses six filles.

Mais les choses se compliquent encore le 11 décembre 2022, quand Naira se rend seule au Haut-Karabakh pour obtenir un certificat d’indemnisation pour la maison qu’elle a dû abandonner. Le blocus du corridor de Latchine mis en place par l’Azerbaïdjan au lendemain de son arrivée l’empêche de retourner en Arménie, où se trouvent ses enfants.

Privées de leurs parents, Tatev, Alina, Alisa, Alvard, Lena et Suzanne attendent leur mère depuis plus de trois mois. Suzanne, l’aînée des six filles, a 16 ans, alors que la plus jeune n’a que 3 ans. Toutes les conversations téléphoniques sont dominées par les pleurs !

Deux personnes de Mayisyan et de l’administration régionale du Shirak s’occupent des enfants jusqu’à ce que leur mère puisse enfin revenir en Arménie. Elles leur fournissent de la nourriture et des vêtements. « Nous avons ce qu’il nous faut pour vivre. Mais notre mère nous manque beaucoup. Nous voulons pouvoir à nouveau la serrer dans nos bras », dit Suzanne en sanglotant.

Naira attend

L’organisation Caritas Arménie, partenaire de CSI, mise au courant de cette situation par l’administration communale de Mayisyan, a immédiatement pris contact avec une responsable pour passer voir les enfants et leur fournir des denrées alimentaires ainsi que des produits d’hygiène supplémentaires. Caritas prend désormais en charge les factures d’électricité pour le four de l’appartement des enfants.

Naira remercie Caritas et tous ceux qui ont soutenu ses enfants dans cette épreuve. Elle attend désespérément l’ouverture du corridor de Latchine pour qu’elle puisse enfin se rendre auprès de ses enfants.

Pendant ce temps, sa fille aînée, Suzanne, prie chaque jour pour cela. « Je prie pour que notre mère puisse à nouveau nous serrer dans les bras, mais aussi pour toutes les autres familles séparées. »

Reto Baliarda

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