Chrétiens d’Algérie : Des fermetures d’églises et des arrestations
En Algérie, les autorités de cet État à majorité musulmane continuent de sévir contre les services religieux chrétiens : les églises sont fermées et les chrétiens persécutés. Le pasteur protestant Youssef Ourahmane est actuellement en prison.
Depuis 2017, l’Algérie mène une campagne étatique visant à fermer les églises protestantes et à harceler les responsables d’Églises.
Environ 99 % de la population algérienne de 44 millions d’habitants est musulmane. Les chrétiens sont une petite minorité… et persécutés.
Un pasteur accusé et condamné
Depuis mars 2023, Youssef Ourahmane, un pasteur protestant de premier plan en Algérie, fait l’objet d’une enquête. Il est vice-président de l’Église protestante d’Algérie (EPA), qui compte plus de quarante paroisses.
Après avoir présidé une réunion de trois jours pour un petit nombre de familles chrétiennes, le pasteur a été inculpé. L’accusation portait sur une ordonnance de 2006 qui stipule que les événements religieux non autorisés sont interdits. En novembre 2023, il a été condamné à un an de prison. Le 2 mai 2024, le tribunal de Tizi Ouzou a confirmé le jugement et a ajouté en plus une peine de six mois avec sursis et une importante amende.
Les poursuites pénales contre le pasteur Ourahmane constituent une escalade dans la campagne des autorités visant à endiguer les services religieux non musulmans.
Des dizaines de chrétiens persécutés
« La condamnation arbitraire des chrétiens doit être levée », a demandé l’Alliance évangélique mondiale (AEM) au gouvernement algérien dans une déclaration orale le 20 mars 2024. Le pasteur Ourahmane fait partie des chrétiens injustement persécutés.
Depuis décembre 2020, au moins 52 chrétiens ont été poursuivis en Algérie en raison de la pratique de leur foi. « Cette persécution va à l’encontre des droits humains de la liberté de pensée, de conscience et de religion », a précisé l’AEM.
43 églises fermées
L’un des moyens par lesquels l’Algérie contrôle l’Église est la règle selon laquelle les lieux de culte doivent être officiellement reconnus. En conséquence, les chrétiens algériens sont contraints soit de construire des églises sans autorisation formelle, soit d’utiliser des bâtiments privés prévus pour d’autres usages. Dans les deux cas, les églises risquent d’être fermées de force.
Selon l’AEM, au moins 43 églises ont été fermées depuis 2018 en raison de la « campagne systématique des autorités pour fermer les églises protestantes ».
En juillet 2023, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a également fait part à l’Algérie de son inquiétude quant à la discrimination des minorités religieuses : « Bien que la liberté de culte et de religion soit inscrite dans la nouvelle Constitution, la fermeture des lieux de culte non musulmans se poursuit. »
Morven McLean