Orange va probablement avoir moins recours à Huawei en Europe, selon Stéphane Richard
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVpar Mathieu Rosemain
PARIS (Reuters) – Orange va probablement avoir moins recours aux équipements de Huawei en Europe et il est possible que l’opérateur télécoms français se passe du groupe chinois pour le déploiement de son réseau mobile de nouvelle génération 5G en Pologne et en Belgique, a déclaré jeudi son PDG Stéphane Richard.
Les pays européens sont soumis à une forte pression des Etats-Unis qui les exhortent à exclure Huawei de leur réseau 5G, Washington accusant le groupe chinois de servir aux activités d’espionnage de Pékin. Huawei et la Chine rejettent ces accusations.
La Grande-Bretagne a annoncé mi-juillet qu’elle n’utiliserait plus aucun équipement de Huawei pour son réseau 5G d’ici 2027 et des sources ont déclaré la semaine dernière à Reuters que la France allait aussi exclure de facto le groupe chinois d’ici 2028.
« Il y a une partie du réseau 5G qu’on fera avec Huawei en Espagne », a dit Stéphane Richard, en soulignant que ce pays avait déjà choisi ses partenaires pour le déploiement de cette nouvelle technologie.
« Dans les autres pays, je pense notamment à la Belgique et à la Pologne, on n’a pas encore pris de décision finale. Mais c’est évident qu’on sera amenés à prendre en compte le contexte général, politique (et) géopolitique, que nous voyons en Europe. Et donc, en effet, il est probable que, à terme, la part des équipements Huawei en Europe va diminuer », a-t-il ajouté lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, à la suite de la publication des résultats du groupe.
Orange, contrôlé par l’Etat français, n’utilise pas les infrastructures de Huawei sur son réseau en France et il est l’un des opérateurs européens les moins exposés au groupe chinois, a souligné Stéphane Richard.
Interrogé sur les conséquences éventuelles des pressions subies actuellement par le groupe chinois sur le partenariat avec Orange dans les servies d’informatique dématérialisée (« cloud »), Stéphane Richard a déclaré que cet accord ne conservait pas forcément de « pertinence » en Europe.
« C’est clair que cette infrastructure cloud Huawei n’est aujourd’hui pas forcément celle qu’on va mettre en avant en Europe », a-t-il dit.
Il a ajouté que l’offre d’Orange Business Services, en partenariat avec Huawei, pouvait toutefois encore convenir à des clients hors d’Europe, notamment en Asie.
Orange a annoncé mardi un partenariat stratégique avec Google, filiale d’Alphabet, dans les données, l’intelligence artificielle et les services « cloud ».
(Mathieu Rosemain; version française Claude Chendjou et Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault et Nicolas Delame)