Mise en garde de Pékin à Paris sur un contrat d’armement avec Taiwan
PEKIN (Reuters) – La Chine a exhorté mercredi Paris à ne pas vendre d’armes à Taiwan, dans le cadre de la modernisation de navires acquis il y a trente ans auprès de la France.
Pour Pékin, qui considère l’île comme une province sécessionniste, il n’existe qu' »une seule Chine » et ce principe doit être accepté par tous les pays avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques. Les ventes d’armes à Taiwan sont un sujet sensible, qui provoque généralement le courroux de Pékin.
Taiwan s’est essentiellement doté d’armes de fabrication américaine, mais en 1991, l’île a acheté à la France six frégates Lafayette, ce qui avait suscité la colère de la Chine. La France a également vendu 60 avions de combat Mirage à Taiwan en 1992.
Taiwan a annoncé le mois dernier son intention d’acquérir du matériel militaire français afin d’améliorer ses navires.
Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que la Chine était résolument opposée à toute vente d’armes à Taiwan.
« Nous avons déjà exprimé notre grave préoccupation à la France », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
« Nous exhortons à nouveau la partie française à respecter le principe d’une seule Chine et à renoncer à ce projet de vente d’armes à Taiwan pour ne pas nuire aux relations franco-chinoises ».
« Dans le cadre de la déclaration franco-chinoise de 1994, la France met en œuvre la politique d’une seule Chine et continue d’appeler au dialogue entre les deux rives du détroit », assure de son côté le ministère français des Affaires étrangères.
« La France respecte strictement dans ce contexte les engagements contractuels qu’elle a formés avec Taiwan et n’a en rien changé sa position depuis 1994 », ajoute-t-il.
Le ministère taïwanais de la Défense s’est contenté de déclarer que la marine suivait les procédures relatives aux acquisitions d’armes pour répondre à ses « besoins en matière de défense ».
Taiwan estime devoir moderniser ses forces armées pour faire face à la menace croissante de la Chine, qui a intensifié ces derniers mois ses manoeuvres militaires à proximité de l’île.
(Gabriel Crossley; avec Yimou Lee à Taipei; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Philippe Lefief)
Faites un don au Journal Chrétien avant le 31 décembre et bénéficiez de 66% de déduction fiscale