Manifestations en Israël après le vote en première lecture de la réforme judiciaire
Des manifestants ont bloqué les principales autoroutes mardi en Israël après le vote en première lecture à la Knesset du projet de réforme de la justice limitant les pouvoirs de la Cour suprême, qui a obtenu le soutien total de la coalition nationaliste et religieuse du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Brandissant le drapeau national, des foules d’Israéliens se sont rassemblées au petit matin pour bloquer la circulation aux principaux carrefours et sur les autoroutes du centre d’Israël, dans le quartier d’affaires de Tel Aviv et aux abords de Jérusalem. Des manifestants se sont allongés sur la chaussée tandis que d’autres allumaient des fumigènes.
La police, qui a fait état de 24 arrestations, a délogé certains manifestants par la force.
D’autres manifestations sont prévues dans le pays tout au long de la journée de mardi, notamment à l’aéroport international Ben-Gourion.
La volonté de la coalition nationaliste et religieuse de Benjamin Netanyahu de modifier le système judiciaire a déclenché de vastes manifestations dans le pays et suscité l’inquiétude des alliés occidentaux quant au respect des principes démocratiques en Israël, dont l’économie a en outre souffert de cette contestation.
Le projet de loi a remporté lundi en fin de journée le premier des trois votes requis pour entrer en vigueur, sous les cris des députés d’opposition criant leur « honte ».
S’il est adopté tel quel, le projet de loi limitera le pouvoir de la Cour suprême d’annuler certaines décisions prises par le gouvernement, les ministres ou d’autres responsables élus.
Pour ses détracteurs, cette loi mettrait en péril la capacité du système judiciaire à lutter contre la corruption et les abus de pouvoir. Ses partisans estiment en revanche qu’elle rendra les institutions plus efficaces en limitant l’intervention des tribunaux tout en permettant aux juges de disposer d’autres bases juridiques pour exercer leur contrôle.
Benjamin Netanyahu, sous le coup d’accusations de corruption, qu’il dément, avait pendant un temps suspendu son projet de réforme en vue de négociations avec l’opposition, qui ont échoué.
Jusqu’à présent, le Premier ministre a minimisé les retombées économiques des troubles liés à ce projet de loi, qui a inquiété les investisseurs et fait perdre près de 8% de sa valeur au shekel depuis janvier.
(Reportage Maayan Lubell, Dan Willliams et Steven Scheer ; version française Kate Entringer)
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