Macron annonce une série de mesures pour renforcer la vaccination
par Tangi Salaün et Bertrand Boucey
PARIS (Reuters) – La vaccination contre le COVID-19 va devenir obligatoire pour tous les personnels soignants et le pass sanitaire sera élargi à de nombreux lieux et évènements à partir du 21 juillet, a annoncé lundi Emmanuel Macron, précisant qu’un projet de loi en ce sens sera soumis mardi au Conseil d’Etat pour validation.
« L’équation est simple, plus nous vaccinerons, moins nous laisserons d’espace au virus pour se diffuser, plus nous éviterons les hospitalisations et d’autres mutations du virus », a déclaré le chef de l’Etat.
« Une nouvelle course de vitesse est engagée » contre le variant delta, déjà responsable d’une « forte reprise épidémique » en France et dans le monde, a-t-il insisté en appelant à un « été de mobilisation pour la vaccination ».
« Pour nous protéger et pour notre unité, nous devons aller vers la vaccination de tous les Français car c’est le seul chemin vers un retour à la vie normale », a poursuivi Emmanuel Macron.
La vaccination sera rendue obligatoire « sans attendre » pour les personnels de santé, mais aussi tous les employés dans les hôpitaux, les maisons de retraites, les établissements pour handicapés ou encore les bénévoles travaillant au contact des personnes âgées et fragiles, y compris à domicile.
« J’ai conscience de ce que je vous demande », a déclaré le chef de l’Etat, se disant convaincu du « sens du devoir » des personnels concernés qui devront se faire vacciner d’ici au 15 septembre, date à laquelle des contrôles et d’éventuelles sanctions pour les récalcitrants seront imposés.
« Au 15 septembre, tous les soignants devront avoir reçu leur seconde dose », a insisté le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur la chaîne LCI. « Si vous êtes soignant et que vous n’êtes pas vacciné (à cette date), vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payé », a-t-il ajouté.
Des campagnes de vaccination visant spécifiquement les collégiens, les lycéens et les étudiants seront parallèlement mises en place à la rentrée, de même que des campagnes de rappel pour les personnes vaccinées en début d’année dont l’immunité commencera à diminuer, a encore indiqué Emmanuel Macron.
PASS SANITAIRE ÉTENDU
Le chef de l’Etat a également annoncé un renforcement du contrôle aux frontières et indiqué que le pass sanitaire, actuellement exigé pour accéder aux rassemblements de plus de 1.000 personnes et aux discothèques, serait progressivement étendu aux évènements de plus de 50 personnes à partir du 21 juillet « pour tous nos compatriotes de plus de 12 ans ».
Ce document obtenu grâce à un schéma vaccinal complet, à un test PCR négatif ou à une preuve de guérison du COVID-19 de moins de six mois, sera élargi début août aux lieux culturels, aux restaurants et bars, aux hôpitaux, ou encore aux transports longue distance, pour encourager les Français à se faire vacciner, a-t-il ajouté.
Les tests PCR, gratuits depuis le début de l’épidémie, contrairement à ce qui se fait dans de nombreux pays, seront par ailleurs déremboursés à partir du mois d’octobre s’ils ne sont pas prescrits sur ordonnance, a indiqué le chef de l’Etat.
Le gouvernement espérait à l’origine convaincre suffisamment de Français de se faire vacciner mais il a dû revoir sa copie face à la résistance d’une partie de la population et à la menace d’un fort rebond épidémique dû au variant Delta, beaucoup plus contagieux.
Les nouvelles mesures dévoilées lundi par Emmanuel Macron interviennent alors que le nombre de primo-vaccinations est passé de 400.000 par jour en moyenne fin mai à 165.000 aujourd’hui.
Les sites de prise de rendez-vous, comme Doctolib et Vite ma dose, ont été pris d’assaut après l’allocution du président de la République.
L’Italie est jusqu’à présent le seul pays européen à avoir rendu la vaccination obligatoire contre le COVID-19 pour les personnels soignants depuis fin mars. La Grèce a annoncé une mesure similaire lundi.
En France, le nombre de nouveaux cas de contamination est passé de 42.000 par jour mi-avril à moins de 2.000 fin juin, avant de remonter autour de 4.000 actuellement. Selon des épidémiologistes, il pourrait s’élever à 20.000 à la fin du mois si rien n’est fait.
Dans un avis rendu vendredi, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé la vaccination obligatoire pour tous les Français âgés de plus de 12 ans et préconisé le recours aux vaccins à ARN messager, développés par les laboratoires Pfizer et Moderna, qui assurent la meilleure protection contre les variants.
(Bertrand Boucey et Tangi Salaün, édité par Jean-Michel Bélot)
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