Les desiderata de Macron pour le Liban transmis à Beyrouth
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVBEYROUTH/PARIS (Reuters) – Un document consulté par Reuters listant des mesures à prendre pour l’avenir du Liban a été remis par l’ambassadeur de France aux dirigeants du pays, à une semaine de la visite à Beyrouth du président Emmanuel Macron.
Ce texte de deux pages évoque notamment un audit de la banque centrale, la nomination d’un gouvernement provisoire en mesure de mettre en oeuvre en urgence des réformes et des élections législatives anticipées dans un délai d’un an.
Ce document remis au président Michel Aoun et au président de la Chambre des députés Nabih Berri « reprend l’essentiel des propositions qui étaient déjà faites dans le cadre du Cèdre et du Groupe international de soutien au Liban du 11 décembre 2019 », a commenté jeudi une source à la présidence de la République française. « Ce document renouvelle la disponibilité de la France à soutenir le Liban dans ce cadre. Ce n’est nullement une feuille de route, c’est informel. »
Alors que l’Etat libanais est en défaut sur sa dette et que la livre chute depuis des mois, le gouvernement libanais actuel n’est pas parvenu à conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) malgré des mois de discussions, en raison notamment de désaccords sur les réformes et sur l’ampleur des pertes à faire assumer au secteur bancaire.
En poste depuis janvier, le gouvernement a annoncé sa démission peu après l’explosion survenue le 4 août au port de Beyrouth, qui a fait au moins 180 morts et 6.000 blessés et a détruit une partie de la capitale, ravivant la colère populaire contre une élite politique accusée d’être à la fois corrompue et inefficace.
« La priorité doit aller à la formation rapide d’un gouvernement pour éviter un vide du pouvoir qui laisserait le Liban s’enfoncer davantage dans la crise », peut-on lire dans le document.
Il cite quatre domaines nécessitant des mesures d’urgence: l’aide humanitaire et la réponse à la pandémie de COVID-19; la reconstruction après la catastrophe du 4 août; les réformes politiques et économiques et enfin des élections législatives anticipées.
Emmanuel Macron, qui s’est rendu à Beyrouth deux jours après la catastrophe, doit y retourner mardi prochain 1er septembre.
(Laila Bassam, Elizabeth Pineau et Marc Angrand)