L’Afghanistan face à une crise humanitaire à l’approche de la fin des évacuations
(Reuters) – Les pays voisins de l’Afghanistan devraient ouvrir leurs frontières afin de permettre à plus de personnes de quitter le pays, a déclaré mercredi un diplomate d’un pays de l’Otan, alors que des organisations humanitaires mettent en garde contre une crise humanitaire imminente sous le régime des taliban.
« L’Iran, le Pakistan, le Tadjikistan devraient évacuer plus de personnes, que ce soit via des transports aériens ou routiers », a déclaré le diplomate basé à Kaboul.
Les risques de famines, de maladies et de persécutions augmentent pour les millions de personnes qui resteront en Afghanistan après la fin des évacuations, ont déclaré les organisations humanitaires.
« La situation est explosive après des années de sécheresse, de conflit, de dégradation économique, aggravée par le COVID-19 », a dit David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies avant d’appeler la communauté internationale à donner 200 millions de dollars d’aide alimentaire.
L’Union européenne a déclaré prévoir de quadrupler l’aide destinée à l’Afghanistan, et qu’elle cherchait à coordonner son acheminement avec les Nations unies, ainsi qu’à obtenir des garanties de sécurité sur le terrain.
Les taliban ont dit mardi toujours vouloir que les évacuations menées par les pays étrangers soient terminées le 31 août au plus tard.
Le président américain Joe Biden a validé le maintien du 31 août comme date de fin de l’opération militaire américaine en Afghanistan, en demandant toutefois au Pentagone de préparer un plan de secours s’il devenait nécessaire pour l’armée américaine de rester plus longtemps dans le pays.
ENGAGEMENT DU G7 EN AFGHANISTAN
Les dirigeants des pays du G7 ont participé à un sommet virtuel pour discuter de la manière de mener à bien les évacuations et de traiter avec les taliban maintenant qu’ils se sont emparés du pouvoir.
Les discussions n’ont pas abouti à « de nouvelles dates » pour la fin de la mission d’évacuation, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, bien qu’il y ait eu des discussions intensives sur la question de savoir si un aéroport géré par des civils à Kaboul pourrait être utilisé après le 31 août.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a dit que la principale condition de l’accord du G7 était que les militants taliban devaient autoriser le passage sûr des Afghans souhaitant quitter le pays et ce même après la date butoir du 31 août.
Les dirigeants taliban, qui ont tenté de montré un visage modéré depuis la prise de Kaboul, ont commencé les discussions visant à former un gouvernement, notamment avec d’anciens responsables politiques comme l’ancien président Hamid Karzaï.
(Reportage Rédactions de Reuters, rédigé par Lincoln Feast; version française Camille Raynaud)