La France prête à soutenir une intervention africaine au Mozambique, annonce Macron
VOUS AIMEZ CHRÉTIENS TV? DONNEZ-NOUS LES MOYENS DE PRODUIRE DE NOUVELLES ÉMISSIONS CHRÉTIENNES EN FAISANT UN DON ICIJOHANNESBURG (Reuters) – La France est prête à apporter un soutien militaire aux pays d’Afrique australe s’ils décidaient d’intervenir contre les groupes djihadistes au Mozambique, a déclaré vendredi Emmanuel Macron pendant une visite en Afrique du Sud.
Des djihadistes liés au groupe Etat islamique ont multiplié les attaques dans le nord du Mozambique ces dernières années, notamment dans la région de Cabo Delgado riche en gaz naturel, contraignant notamment Total à annoncer le retrait de son personnel le mois dernier.
La France, qui craint aussi une contagion de la rébellion islamiste aux Comores, voisines du département de Mayotte, de l’autre côté du canal du Mozambique, observe avec attention l’évolution de la situation sur le terrain, confiait-on récemment à Reuters au ministère des Armées.
« Face à cette situation que nous suivons avec beaucoup de préoccupation, le souhait de la France est de rester coordonné avec le Mozambique et les Etats de la région », a déclaré Emmanuel Macron pendant une conférence de presse à Pretoria.
« Nous sommes à disposition pour aider, mais dans le cadre d’une solution politique qui sera d’abord demandée par le Mozambique et ensuite structurée par la SADC » (communauté de développement de l’Afrique australe), a-t-il ajouté au côté de son homologue Cyril Ramaphosa.
Les principaux pays de la SADC se sont réunis jeudi pour étudier les besoins du Mozambique et les options disponibles pour rétablir la stabilité, mais aussi apporter une aide économique à l’un des pays les plus pauvres du continent, a indiqué le président sud-africain.
L’option d’une intervention militaire n’a pas été retenue pour le moment, le président mozambicain Filipe Nyusi et ses voisins privilégiant, au nom de la souveraineté du Mozambique, un renforcement des forces de sécurité locales.
Le Portugal, ancienne puissance coloniale au Mozambique, pousse de son côté pour que l’Union européenne mette en place dans les prochains mois une mission de formation de l’armée mozambicaine, même si peu de pays européens semblent prêts à y participer.
Au ministère des Armées à Paris, on souligne qu’il n’a « jamais été question d’engager des forces françaises à Cabo Delgado », ce qu’a confirmé Emmanuel Macron.
« Si la décision était prise de structurer une intervention de la SADC pour restaurer la pleine souveraineté du Mozambique sur tout son territoire, la France est disponible pour prendre part à des opérations sur la partie maritime », a déclaré le chef de l’Etat.
Rappelant que des frégates de la Marine nationale sont régulièrement déployées dans cette région de l’Océan indien, à Mayotte ou à La Réunion, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que « le coeur de la réponse » devait être africain.
(Tangi Salaün à Paris, avec Tim Cocks à Johannesburg et Victoria Waldersee à Lisbonne, édité par Jean-Michel Bélot)