Greenpeace dit avoir reçu des documents sur la sécurité de Flamanville
PARIS (Reuters) – Greenpeace France dit lundi avoir eu accès, sans l’avoir sollicité, à « des documents extrêmement détaillés portant sur tous les systèmes de protection de l’EPR de Flamanville », dans la Manche, et « considère que la sécurité du site est aujourd’hui totalement remise en cause ».
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Dans un communiqué, l’association antinucléaire explique que ces milliers de pages de documents, « comprenant des plans précis du site, la localisation des caméras de sécurité ou encore des descriptions du système électronique de surveillance » lui ont été « remis sans sollicitation, recherche ou investigation de la part de l’association, par une personne qui n’avait aucune raison professionnelle d’y accéder, ne travaillant ni de près ni de loin pour l’industrie nucléaire ».
« Nous n’avons pas connaissance des documents et nous ne pouvons pas, de ce fait, les caractériser sur le niveau de confidentialité », a réagi EDF. « Cependant, le fait de disposer des plans de la ZAC de Flamanville ou encore de disposer de l’emplacement des caméras ou de détecteurs n’est pas une information protégée ni classifiée, puisque ces informations sont visibles et peuvent être constatées à l’œil nu par tout à chacun sur les sites. »
Le groupe a ajouté que des prestataires et des salariés EDF pouvaient « intervenir sur le dispositif de sécurité d’une centrale nucléaire » et que ceux qui ont accès à des informations classifiées sont informés de leur responsabilité pénale en cas de divulgation.
« Entre de mauvaises mains, ces informations pourraient permettre de contourner ou de neutraliser certains systèmes de sécurité du site. On peut alors imaginer la possibilité d’une intrusion, d’un sabotage de chantier ou d’un vol de matières radioactives », a déclaré Greenpeace dans son communiqué.
« Greenpeace France estime qu’il serait totalement irresponsable, dans ces conditions, de poursuivre les livraisons de combustible nucléaire sur le site de Flamanville. »
Début octobre, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné son feu vert à des livraisons de combustible pour l’EPR de Flamanville en évoquant, après une inspection, « un état de l’installation et un niveau de préparation de l’exploitant satisfaisants ».
Selon Greenpeace et plusieurs autres associations, un premier camion chargé d’acheminer de l’uranium enrichi jusqu’au réacteur de Flamanville est parti fin octobre de l’usine Framatome de Romans-sur-Isère (Drôme).
Annoncé en 2004, le réacteur de Flamanville devait initialement entrer en service en 2012.
(Jean-Stéphane Brosse, avec Geert de Clercq, édité par Henri-Pierre André et Jean-Michel Bélot)