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Bruno Latour évoque la catastrophe sanitaire en France

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PARIS (Reuters) – Alors que la France s’apprête à lever lundi le confinement imposé pendant près de deux mois au pays, le philosophe Bruno Latour appelle à des « gestes barrières » contre le retour à la normale, rappelant que la crise provoquée par le nouveau coronavirus n’a pas fait disparaître l’urgence climatique.

Dans un entretien accordé à Reuters, Bruno Latour, estime que la catastrophe sanitaire en cours, qui a déjà fait près de 26.000 morts en France, pourrait permettre d’être mieux préparés à « absorber » les bouleversements climatiques à venir.

« J’aime cette expression ‘gestes barrières' », ajoute le philosophe âgé de 72 ans – engagé depuis des années dans la défense de l’environnement – en référence à la formule qui regroupe les recommandations des autorités pour freiner la propagation du coronavirus.

« Il y a dans le virus lui-même un modèle puissant d’action politique : je peux décider de ne pas être un vecteur ou je peux décider d’en être un », poursuit Bruno Latour.

Et celui qui est également anthropologue des sciences et directeur du médialab de Sciences Po Paris note que l’épidémie a mis au jour une sorte de bouton « stop » de l’économie alors que cela fait des décennies que les dirigeants se disent impuissants à arrêter la marche de la croissance.

« La démonstration a été faite que l’on pouvait en réalité prendre en quelques jours des mesures drastiques pour contrer une menace. Donc, de ce point de vue, quand les gens disent que nous ne pouvons rien faire pour sortir des rails, c’est faux », souligne Bruno Latour.

« Par exemple, nous pouvons arrêter d’acheter des choses dont nous ne voulons plus. Le pouvoir du consommateur est immense. »

UN « ACTE DE FOI »

Faisant référence à un questionnaire, traduit en une dizaine de langues, disponible sur son site internet, il invite chacun, en ce temps de confinement, à faire l’inventaire des activités dont on souhaite la reprise et de celles dont on voudrait que l’arrêt soit définitif.

« Nous avons déjà reçu des centaines de réponses à ce questionnaire. Nous allons maintenant organiser des ateliers de travail pour, le cas échéant, les mettre en contact avec des personnes en mesure (…) d’arrêter les choses », note Bruno Latour.

« Je ne surestime pas l’importance de cette démarche (…) mais nous devons préparer l’étape suivante, la prochaine crise, et, à cet égard, je pense qu’il est utile d’inciter les gens à penser ».

De nombreux militants écologistes, Greta Thunberg en tête, estiment également que le monde doit saisir l’occasion offerte par le quasi-arrêt de toute activité économique pour changer radicalement de cap et aborder de front la lutte contre le réchauffement climatique.

Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la crise sanitaire devrait engendrer une baisse de 6% des émissions de dioxyde de carbone en 2020, ce qui serait la plus forte baisse depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais, l’organisation estime également que cette réduction temporaire ne remplace pas une « action durable » en faveur du climat.

Bruno Latour craint cependant, au vu l’ampleur prise par la crise sanitaire et les contraintes qu’elle a induites, que les gens ne soient guère prêts à faire de nouveaux sacrifices.

« L’ampleur des changements à faire, des décisions à prendre pour traiter des bouleversements climatiques, est infiniment plus compliqué et plus drastique que les mesures qui viennent d’être prises. Donc ce que nous vivons est à la fois un modèle et un anti-modèle », dit-il.

« Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas essayer, mais c’est un acte de foi. »

par Benoit Van Overstraeten

(Edité par Marine Pennetier)

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