Baisse « en trompe l’oeil » du chômage en France, selon l’Insee
PARIS (Reuters) – Le taux de chômage calculé selon les normes du Bureau international du travail (BIT) a baissé de 0,3 point en France au cours du premier trimestre, s’établissant à 7,8% de la population active, mais l’Insee souligne jeudi qu’il s’agit d’un recul en trompe l’oeil lié au confinement mis en place pour endiguer l’épidémie de Covid-19.
« Cette baisse du taux de chômage résulte d’un fort recul du nombre de personnes sans emploi se déclarant disponibles ou en recherche active d’emploi pendant la période de confinement », explique l’Insee, qui note que la période de confinement, imposée à partir du 17 mars, a « fortement affecté » les comportements de recherche active d’emploi ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d’enfant par exemple).
« Au total, poursuit l’Insee, le chômage au sens du BIT est donc plus faible pendant cette période de confinement, sans que cela ne traduise une amélioration du marché du travail. »
Sur le premier trimestre, le nombre de chômeurs au sens du BIT a diminué de 94.000, à 2,3 millions de personnes, soit 7,8% de la population active en France entière (hors Mayotte), en retrait de 0,3 point par rapport au trimestre précédent.
En France métropolitaine, il s’établit à 7,6% (-0,2 point).
« Sur la base des observations sur les 11 premières semaines du trimestre (ndlr, avant l’entrée en vigueur du confinement), on estime à -0,4 point l’effet du confinement sur le taux de chômage moyen du premier trimestre. Autrement dit, le taux de chômage qui aurait été observé au premier trimestre en l’absence de confinement aurait été quasi stable à 8,2%. »
Pour éviter que les difficultés économiques découlant de la crise sanitaire ne se traduisent par des licenciements susceptibles de faire bondir le taux de chômage en France, le gouvernement a mis en place un dispositif de chômage partiel grâce auquel l’Etat et l’Unedic remboursent aux entreprises le montant des rémunérations versées aux salariés concernés.
Le recours à ce dispositif a atteint son maximum début mai, avec plus de 12 millions de salariés et près d’un million d’entreprises bénéficiaires.
« Le choc sera persistant et le retour à l’emploi sera très long à se dessiner », prévenait Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management, dans une note publiée fin avril.
(Myriam Rivet et Henri-Pierre André, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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