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Mali : Moussa Traoré est mort !

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L’ancien président Moussa Traoré vient de décéder à Bamako à l’âge de 83 ans. Avec cette disparition, c’est toute une page de l’histoire du Mali qui se referme…

 

C’est par un communiqué adressé à l’AFP et rédigé par son neveu Mohamed Traoré, que nous avons appris ce mardi 15 septembre 2020 le décès de l’ancien président malien Moussa Traoré : « Il est mort ce jour à 12h05 chez lui à Bamako. Nous sommes vraiment en deuil. »

 

Agé de 83 ans (il est né le 25 septembre 1936 à Sébétou dans la région de Kayes, au Sud-ouest du pays), Moussa Traoré était devenu un personnage incontournable de la vie politique malienne ces quinze dernières années. Pour preuve, c’est vers lui que ce sont tournés les putschistes du 18 août dernier, après leur coup d’Etat –sans effusion de sang– qui a poussé vers la sortie le président élu Ibrahim Boubacar Keïta. L’ancien dictateur avait alors déclaré, comme pour les adouber : « Ce sont mes fils et je n’ai jamais désespéré de mon pays. »

 

Moussa Traoré jouissait pourtant d’une réputation détestable avant sa rédemption. Auteur d’un coup d’Etat lui aussi en 1968, il a été porté au pouvoir la même année après avoir renversé le premier président malien post-indépendance, Modibo Keïta. Celui-ci décèdera d’ailleurs en détention dans des circonstances troubles qui restent encore non élucidées.

S’instaure ensuite la terreur ! Le lieutenant Moussa Traoré installe un régime dictatorial qui est composé d’enlèvements, de répression sauvage, de condamnations sommaires d’opposants ainsi que d’exécutions expéditives. Il se fera promouvoir colonel en 1971 puis général d’armée en 1978.

 

Moussa Traoré est renversé en mars 1991 par ses propres militaires (dont Ahmadou Toumani Touré qui deviendra président) qu’il envoyait réprimer les manifestants pro-démocratiques. L’insurrection sera sanglante, et les chiffres officiels font état de centaines de morts et environ un millier de blessés.

Puis la descente aux enfers. L’ancien dictateur est immédiatement incarcéré puis le 12 février 1993, il est condamné à mort pour crimes de sang. Mais il sera épargné par le nouveau président Alpha Oumar Konaré qui est un homme hostile à la peine de mort, et qui désire que « Moussa Traoré et ses amis vivent le plus longtemps possible pour qu’ils voient la démocratie fleurir au Mali ». Sa peine sera commuée en détention à perpétuité en 1997 mais en 1999, il est une nouvelle fois condamné à la peine capitale mais cette fois-ci pour des délits économiques. Une fois de plus il est gracié en 2002, lui qui avait déclaré en 1993 : «  Quand on choisit d’embrasser la carrière militaire, on est préparé à ne pas mourir dans son lit. »

 

Cet ancien major de sa promotion à l’école d’officiers de Fréjus en France, en 1960, a gardé l’image d’un dirigeant autocrate tout au long de sa période de règne, même si certains faits démontrent qu’il jouissait d’une sature respectable dans la sous-région : il a présidé l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1988-1989 ; il a été un acteur majeur dans la résolution des crises mauritano-sénégalaise et tchado-libyenne ; il est intervenu pour la paix au Liberia ; il a signé un accord pacifique avec les combattants Touaregs de son pays en 1990, accord dans lequel il avait étonnement consenti à d’énormes concessions.

 

Moussa Traoré était devenu ces dernières années un vieux sage que toute la classe politique malienne consultait, du fait de son expérience dans les affaires politiques et étatiques. L’ancien premier ministre Souleymanou Maïga lui a d’ailleurs rendu un vibrant hommage via son compte Twitter : « J’ai appris avec beaucoup de consternation le décès du Général Moussa Traoré, ancien Président de la République du Mali. Je m’associe aux prières pour le repos de son âme et témoigne des relations d’amitié et d’estime que nous avons nouées depuis plusieurs années. »

 

 

Ecclésiaste Deudjui

(+237) 696.469.637

[email protected]

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