Le financement humanitaire manque cruellement en RDC
Alors que la pandémie de COVID-19 et le conflit s’intensifient en République démocratique du Congo (RDC), les personnes déplacées internes sont confrontées aux conséquences mortelles d’un sous-financement chronique, a mis en garde mardi Babar Baloch, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), lors d’un point de presse virtuel depuis Genève.
« Des déficits de financement massifs menacent des centaines de milliers de vies en RDC, où la montée de la violence et la COVID-19 exacerbent les conditions déjà désastreuses de millions de personnes déplacées de force », a-t-il indiqué.
« Sans une injection urgente de fonds, le sous-financement aura un impact dévastateur sur les programmes humanitaires essentiels qui sauvent des vies », a ajouté M. Baloch.
Selon le porte-parole, les activités du HCR visant à aider et à protéger les réfugiés et les personnes déplacées ne sont financées qu’à hauteur de 20 % des 168 millions de dollars nécessaires. « Nous venons de recevoir 400.000 dollars pour les mesures de prévention de COVID-19 en RDC », a-t-il précisé.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recensé jusqu’ici 4.015 cas confirmés de COVID-19 en RDC, dont 84 décès. Selon le HCR, la RDC dénombre le deuxième plus grand nombre de cas dans la région de l’Afrique australe, derrière l’Afrique du Sud avec 48.285 cas confirmés dont 998 décès.
En outre, les personnes déracinées en RDC par des cycles répétés de conflits, représentent la plus grande situation de déplacement interne en Afrique. Près de 10 % du nombre total de personnes déplacées internes du continent se trouvent dans ce pays. La RDC accueille également plus d’un demi-million de réfugiés, principalement du Rwanda, du Burundi, de la République centrafricaine (RCA) et du Soudan du Sud, fait remaquer le HCR.
Des réfugiés ont besoin d’eau potable pour se protéger de la COVID-19 et du choléra. Plus largement, un soutien plus important est nécessaire pour fournir des solutions de logement durables qui contribueront à réduire les risques de propagation du coronavirus surtout pour les déplacés internes.
