Guillaume Soro accusé d’avoir projeté un coup d’Etat en Côte d’Ivoire
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.ABIDJAN (Reuters) – Guillaume Soro, ancien chef rebelle ivoirien et candidat à l’élection présidentielle de l’année prochaine visé par un mandat d’arrêt, préparait un coup d’Etat, a affirmé jeudi le procureur de la République.
Richard Adou a diffusé lors d’une conférence de presse un enregistrement réalisé par les services du renseignement ivoiriens et incriminant Guillaume Soro.
« La sanction pour tentative de complot contre la sécurité de l’Etat est la réclusion à perpétuité », a dit le procureur Adou.
Affoussy Bamba Lamine, avocate et porte-parole de Soro, n’a pas démenti l’authenticité de l’enregistrement mais a souligné qu’il datait de 2017 et qu’il était tronqué.
Le mandat d’arrêt visant Soro a été délivré lundi, juste avant son retour prévu en Côte d’Ivoire.
Le vol privé dans lequel il se trouvait, en provenance de Paris, a été dérouté vers le Ghana voisin « pour des raisons de sécurité », a dit à Reuters son conseiller Alain Lobognon. Soro a quitté le Ghana lundi après-midi pour retourner en Europe, a-t-on appris de sources sécuritaires. On ignore où il se trouve aujourd’hui.
« Il n’y a qu’en dictature que l’on émet un mandat d’arrêt contre un candidat aux élections. Cet acte est un parjure qui souille la fin de la présidence Ouattara », a-t-il dénoncé mercredi sur son compte Twitter, se disant victime d’un acte de « lawfare », une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
D’après le procureur Adou, l’enquête en cours a conduit pour le moment à l’arrestation de plus de quinze personnes pour blanchiment d’argent et constitution de stocks d’armes illégales.
« Les perquisitions effectuées aux domiciles de parties accusées, y compris celui de Soro, ont permis de découvrir des armes comme des missiles anti-char, des lance-roquettes RPG, des Kalachnikov et des munitions », a-t-il précisé.
Guillaume Soro, âgé de 47 ans, a dirigé les Forces nouvelles qui ont tenté en vain de renverser le président Laurent Gbagbo en 2002, avant de porter Alassane Ouattara au pouvoir au terme de la brève guerre civile qui a suivi l’élection contestée de 2010.
Ouattara a été réélu en 2015. Il a envoyé des messages contradictoires quant à la possibilité de briguer un troisième mandat en octobre prochain.
(Ange Aboa; version française Jean-Philippe Lefief, Arthur Connan et Henri-Pierre André)