Handball: Avec Gardillou, les Bleues veulent surfer sur l’héritage de Krumbholz
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Vincent Daheron
PARIS (Reuters) – Plus de trois mois après sa médaille d’argent aux Jeux olympiques de Paris, l’équipe de France féminine de handball entame l’Euro 2024, jeudi face à la Pologne, avec un nouveau sélectionneur en la personne de Sébastien Gardillou.
Entraîneur adjoint depuis 2016, le technicien de 49 ans a été promu en septembre au poste de numéro un pour succéder à l’emblématique Olivier Krumbholz. À la tête des Bleues de 1998 à cet été, hormis un intermède de 2013 à 2016, ce dernier a conduit les Bleues aux trois sacres mondiaux (2003, 2017 et 2023) et aux titres olympique (2021) et européen (2018) qui garnissent leur palmarès.
Sébastien Gardillou s’est dit « content d’être là ». « Je suis quelqu’un qui a la chance de faire ce qu’il aime avec ceux qu’il aime », a-t-il déclaré à Reuters la semaine dernière, depuis la Maison du handball à Créteil (Val-de-Marne).
« La succession est facile et difficile. Elle est difficile parce que passer derrière un mythe, ce n’est pas simple, mais j’ai eu la chance d’avoir été avec le mythe. »
Ancien coach de Metz (2010 à 2012) – où il a été champion de France en 2011 – et de Nice (2012 à 2016), Sébastien Gardillou a passé 13 ans dans le staff de l’équipe de France : analyste vidéo de 2005 à 2010 puis adjoint depuis 2016.
« Dans la continuité du travail engagé depuis de nombreuses années, nous avons souhaité consolider le pilotage de l’équipe de France féminine de handball avec des acteurs qui ont œuvré à ses plus grandes réussites », justifiait le président de la Fédération française de handball (FFHB) Philippe Bana à sa nomination.
Emmanuel Mayonnade faisait partie des favoris, fort de son sacre mondial en 2019 avec les Pays-Bas et de ses sept titres de champion de France avec Metz.
La demi-centre Tamara Horacek (99 sélections) n’a pas été surprise par ce choix. « C’était la suite logique », estime-t-elle pour Reuters. « C’est une nouvelle ère malgré la continuité qu’on connaît. C’est un nouveau début pour l’équipe de France. »
MARIAGE PLUVIEUX
Sébastien Gardillou était sorti de l’ombre en 2023 lorsqu’il avait piloté la refonte du jeu offensif des Françaises, ce qui avait abouti à un troisième titre mondial en décembre dernier.
« C’est un homme brillant qui va devoir discipliner son esprit car il a tellement d’idées », l’adoubait Olivier Krumbholz lors d’une conférence de presse fin septembre. « Et qu’il entre dans le costume du patron. »
Le nouveau sélectionneur a préparé l’Euro – du 28 novembre au 15 décembre en Autriche, en Hongrie et en Suisse – en moins de trois mois.
« On se demande si Olivier (Krumbholz) a raté le train », sourit-il en souvenir de son premier rassemblement au poste d’entraîneur principal en octobre. « Il faut prendre des décisions là où vous étiez le consultant. »
Son mandat a commencé par une défaite en match amical contre la Hongrie (30-27) et son bilan est désormais de deux victoires pour autant de revers. « Ça ne m’a pas affecté », assure-t-il. « C’est toujours bien de se marier quand il pleut, on dit que ça amène quelque chose. C’est anecdotique pour moi. »
Pendant les séances d’entraînement, le Périgourdin distille parfois quelques railleries à ses joueuses entre ses consignes.
« Sébastien reste le même », explique Tamara Horacek, désignée capitaine lors du premier rassemblement en l’absence de certaines cadres. « C’est quelqu’un de bienveillant, à l’écoute, honnête et bosseur. C’est vraiment une belle personne. »
Lors de cet Euro, Sébastien Gardillou espère redonner le lustre défensif à son équipe et s’est assigné l’objectif des demi-finales.
Placée dans le groupe C au premier tour de l’Euro, l’équipe de France affrontera successivement la Pologne, l’Espagne et le Portugal.
(Reportage de Vincent Daheron)