COP29-Accord trouvé pour un financement de $300 milliards par an pour le climat
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Kate Abnett, Valerie Volcovici et Karin Strohecker
BAKOU (Reuters) -Les pays participant à la conférence de l’Onu sur le climat à Bakou (COP29), en Azerbaïdjan, sont parvenus samedi à un accord sur l’objectif de financement mondial visant à apporter une aide aux pays en développement pour lutter contre le changement climatique.
Le montant du plan de financement de la lutte contre le changement climatique d’ici 2035 a été fixé à 300 milliards de dollars (287 milliards d’euros) par an, montre l’accord.
Certains pays en développement ont toutefois estimé que cet accord était insuffisant.
« Je regrette de dire que ce document n’est rien d’autre qu’une illusion d’optique », a déclaré la représentante de la délégation indienne, Chandni Raina, lors de la session de clôture du sommet, quelques minutes après l’annonce de l’accord.
« (Cet accord) ne permettra pas, selon nous, de répondre à l’énormité du défi que nous avons tous à relever. »
Simon Stiell, le chef du climat à l’Onu, l’a quant à lui salué, décrivant le texte comme une police d’assurance pour l’humanité.
« Cela a été difficile, mais nous sommes parvenus à un accord », a-t-il dit.
« Cet accord permettra à l’essor des énergies propres de se poursuivre et protégera des milliards de vies. Il aidera tous les pays à partager les avantages considérables d’une action climatique courageuse: davantage d’emplois, une croissance plus forte, une énergie moins chère et plus propre pour tous. »
« Mais comme toute police d’assurance, elle ne fonctionne que si les primes sont payées intégralement et à temps. »
Le président américain sortant, Joe Biden, a quant à lui salué un « accord historique », précisant toutefois qu’il restait beaucoup à faire.
« Bien qu’il reste encore beaucoup à faire pour atteindre nos objectifs en matière de climat, le résultat d’aujourd’hui nous en rapproche considérablement », a-t-il estimé dans un communiqué.
Les pays se sont également mis d’accord samedi soir sur les règles d’un marché mondial d’achat et de vente de crédits de carbone qui, selon ses partisans, pourrait mobiliser des milliards de dollars supplémentaires dans de nouveaux projets de lutte contre le réchauffement climatique, allant de la reforestation au déploiement de technologies énergétiques propres.
Ce nouvel objectif vise à remplacer l’engagement pris par les pays développés de fournir 100 milliards de dollars par an aux pays les plus pauvres pour financer la lutte contre le changement climatique d’ici à 2020. Cet objectif a été atteint avec deux ans de retard, en 2022, et expire en 2025.
Le sommet devait se terminer vendredi, mais s’est poursuivi alors que les négociateurs de près de 200 pays ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur le plan de financement de la lutte contre le changement climatique pour les dix prochaines années.
Les négociations de la COP29 ont mis à nu les divergences entre les gouvernements des pays riches, contraints par des budgets nationaux serrés, et les pays en développement, ébranlés par la montée en flèche des coûts induits par le dérèglement climatique, tempêtes, inondations ou encore sécheresse.
Les pays recherchent davantage de financement pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris de 2015, à savoir limiter l’augmentation de la température mondiale bien en deçà des 2°C et idéalement à 1,5°C d’ici la fin du siècle.
Les climatologues affirment aujourd’hui que le monde est susceptible de franchir ce seuil de 1,5°C, au-delà duquel des effets climatiques encore plus catastrophiques pourraient se produire, au début des années 2030, voire avant.
(Rédigé par William James et Richard Valdmanis; version française Camille Raynaud)