L’Europe clôture dans le vert une séance volatile avec Nvidia et Alphabet
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé dans le vert jeudi une séance en dents de scie, tandis que Wall Street était hésitante à mi-parcours, le compartiment technologique étant particulièrement volatil après les résultats de Nvidia et la menace d’un démantèlement d’Alphabet.
À Paris, le CAC 40 a fini en hausse de 0,21% à 7.213,32 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,79% et le Dax allemand a progressé de 0,75%.
L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,58%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,53% et le Stoxx 600 a gagné 0,47%, permettant à ce dernier indice de renouer avec le vert après quatre séances consécutives dans le rouge.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones progresse de 0,86% et le Standard & Poor’s 500 de 0,19%, tandis que le Nasdaq perd 0,46%. Les indices new-yorkais ont tous ouvert dans le vert avant de basculer dans le rouge puis de revenir en partie en territoire positif.
Les marchés européens ont été soutenus par les valeurs de l’énergie (+1,26%) dans un contexte d’aggravation des tensions entre la Russie et l’Ukraine. Selon Kyiv, Moscou a tiré jeudi pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine un missile balistique intercontinental à longue portée, en représailles à l’usage par l’armée ukrainienne de missiles américains de longue portée.
La séance en Europe a été en dents de scie, en raison notamment de Nvidia, première capitalisation boursière mondiale, dont le titre a fluctué au fur et à mesure que les investisseurs ont digéré les résultats et prévisions du groupe. Nvidia a dépassé les attentes en termes de bénéfice trimestriel, mais le géant des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle (IA) a annoncé anticiper sa plus faible croissance des revenus depuis sept trimestres, tandis que sa marge brute ajustée a ralenti.
L’action Nvidia, indiquée en avant-Bourse en baisse de plus de 3%, a ouvert dans le vert, avant d’effacer à nouveau ses gains en cours de séance. A la clôture des marchés en Europe, le titre perdait 1,65%.
Autre déconvenue de poids outre-Atlantique, Alphabet dévisse de 6,44%, s’acheminant vers son plus important repli quotidien depuis fin janvier, alors que le département américain de la Justice a demandé au groupe de se séparer de son navigateur Chrome et de prendre d’autres mesures pour mettre fin à son monopole sur la recherche en ligne.
VALEURS EN EUROPE
Soitec a grimpé de 7,40% après avoir confirmé ses perspectives pour l’exercice 2025 et annoncé un nouveau président pour son conseil d’administration.
Technip Energies a cédé 2,54% après la présentation par le groupe de ses nouvelles perspectives à moyen et long terme.
Tikehau Capital a avancé de 0,48% après avoir annoncé envisager une double cotation ou un transfert pur et simple à la Bourse de New York.
Novartis a fini dans le vert (+0,64%) à la faveur du relèvement de ses prévisions de ventes à moyen terme.
Julius Baer a bondi de 4,71%, la banque suisse ayant annoncé jeudi une reprise des apports nets de fonds entre juillet et octobre.
Volkswagen a reculé de 0,64% alors qu’une grève dans les usines allemandes du constructeur se profile si un accord salarial n’est pas trouvé sous dix jours.
JD Sports Fashion a plongé de 15,50%, le distributeur britannique de vêtements de sport ayant averti que son bénéfice annuel serait dans le bas de la fourchette de sa prévision.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les inscriptions au chômage ont diminué aux Etats-Unis lors de la semaine au 16 novembre, à 213.000 contre 219.000 (révisé) la semaine précédente, selon le département du Travail.
Les conditions d’activité dans la région de Philadelphie se sont dégradées en novembre, avec un indice « Philly Fed » à -5,5 après 10,3 en octobre.
Le climat des affaires dans l’industrie en France a progressé en novembre par rapport au mois précédent, à 97 points, selon l’enquête de conjoncture de l’Insee.
CHANGES
Le dollar s’affermit jeudi dans des échanges animés, les investisseurs évaluant les dernières données sur le marché du travail et les propos des responsables de la Réserve fédérale. Le président de la Fed de Richmond, Tom Barkin, a estimé dans une interview au Financial Times que les Etats-Unis étaient plus vulnérables aux chocs inflationnistes que par le passé.
L’indice dollar prend 0,28% jeudi face à un panier de devises de référence, à 106,92 points, non loin du sommet d’un an atteint la semaine dernière, à 107,07.
L’euro cède 0,49% à 1,0491 dollar et la livre sterling 0,36%, à 1,2604 dollar.
Le bitcoin a frôlé le seuil des 100.000 dollars après être monté au niveau inédit de 98.367 dollars, les investisseurs pariant sur une approche réglementaire plus favorable aux cryptomonnaies sous la présidence de Donald Trump.
TAUX
Les rendements des obligations souveraines allemandes ont légèrement baissé et le spread avec la France s’est élargi, les marchés évaluant les tensions géopolitiques en cours, tout en étant dans l’attente des résultats des enquêtes PMI mensuels sur l’activité prévus mercredi.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu en clôture trois points de base (pb), à 2,313%, et celui du deux ans a reculé de 2,2 pb, à 2,103%.
L’écart entre les rendements français et allemands, un indicateur de la prime exigée par les investisseurs pour détenir la dette française, s’est élargi de quatre pb, à 78,8 pb, après avoir atteint 70,9 pb la semaine dernière, son plus bas niveau depuis le 31 octobre.
Les analystes soulignent que le débat autour du budget 2025 de la France dure depuis plus d’un mois alors que le Rassemblement national (RN) a brandi mercredi le menace d’une censure du gouvernement de Michel Barnier si le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 ampute le pouvoir d’achat des Français.
Le rendement de l’OAT à dix ans a fini stable, à 3,101%.
Sur le plan monétaire, François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré jeudi que la hausse des droits de douane prévue par la prochaine administration américaine ne changerait pas les perspectives d’inflation en Europe.
Aux Etats-Unis, le rendement des bons du Trésor à dix ans avance de 1,6 points de base, à 4,4218%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est tiré par les craintes d’une aggravation des tensions entre la Russie et l’Ukraine, reléguant au second plan l’impact d’une augmentation plus importante que prévu des stocks de brut américains.
Le Brent progresse de 1,40% à 73,84 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 1,53% à 69,80 dollars.
« Le rallye d’aujourd’hui est entièrement lié à la Russie et à l’Ukraine », a souligné Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, ajoutant que la flambée des prix du gaz naturel en Europe et aux Etats-Unis soutient également le marché.
A SUIVRE VENDREDI :
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)