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Des chrétiens arméniens qui ne baissent pas les bras

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Les chrétiens arméniens sont des victimes collatérales de la conquête du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan. Haik, un jeune chrétien engagé a été grièvement blessé lors de l’attaque du 19 septembre 2023, alors que sa sœur Narine, quant à elle, se déplace en fauteuil roulant depuis son enfance. Après leur fuite en Arménie, ils n’ont pas trouvé un logement accessible aux handicapés. Ils ont rencontré Joel Veldkamp, collaborateur de la Solidarité Chrétienne Internationale (CSI).

Le 19 septembre 2023, la vie de Haik (23 ans) a changé pour toujours. Alors que sa patrie était déjà coupée du reste du monde depuis neuf mois, l’Azerbaïdjan a lancé une guerre éclair contre le Haut-Karabakh.

Haik était soldat et il a participé aux combats au nord de Stepanakert, le chef-lieu du Haut-Karabakh. « Dès le début de l’attaque azerbaïdjanaise, j’ai été grièvement blessé et j’ai été amené à l’hôpital de Martakert », raconte-t-il à Joel Veldkamp.

On lui sauve la vie en Italie

Comme la région a été soumise à neuf mois de siège, la plupart des hôpitaux manquent cruellement d’anesthésiants et de médicaments. Haik doit donc être transporté par avion à Erevan via Stepanakert. Mais là-bas, les structures hospitalières sont débordées et il est finalement transféré jusqu’en Italie.

Joel Veldkamp, collaborateur de CSI, avec Haik et Narine. csi

Joel Veldkamp, collaborateur de CSI, avec Haik et Narine. csi

Heureusement, les médecins italiens peuvent lui sauver la vie. Et c’est durant sa convalescence en Italie qu’il apprend que le Haut-Karabakh est définitivement annexé à l’Azerbaïdjan et que toute la population arménienne de la région a été contrainte à l’exil en République d’Arménie. Il n’y a plus de retour possible.

C’est là qu’un grain de sable se glisse dans l’engrenage : tous les membres de sa famille ont été officiellement enregistrés comme réfugiés auprès du gouvernement arménien, mais comme il se trouvait en Italie à ce moment, Haik n’apparaît sur aucune liste : « Depuis mon rapatriement en Arménie, je ne reçois donc pas le paiement mensuel de 125 dollars que le gouvernement accorde aux réfugiés », raconte-t-il tristement. Pourtant, même ceux qui reçoivent cette somme ont de la peine à s’en sortir.

Pour l’instant, Haik souffre encore beaucoup et il doit se rendre presque tous les jours à Erevan pour se faire soigner.

Les difficultés de Narine

Haik a été mis en contact avec CSI par notre organisation partenaire au Haut-Karabakh, le centre de réhabilitation Lady Cox, dirigé par notre partenaire Vardan Tadevossian.

En effet, la famille était déjà connue de nos collaborateurs, car la sœur aînée de Haik a subi une grave lésion de la moelle épinière lors d’un accident alors qu’elle n’avait que 2 ans. Narine (25 ans) se déplace en fauteuil roulant depuis cette tragédie et elle a pu bénéficier des soins du centre de réhabilitation pendant plusieurs années. Elle a toujours impressionné le personnel du centre par son rayonnement positif.

Narin et Haik avec Joel Veldkamp et Vardan Tadevossian, partenaire de CSI (à gauche). csi

Narin et Haik avec Joel Veldkamp et Vardan Tadevossian, partenaire de CSI (à gauche). csi

Mais depuis l’expulsion de sa famille du Haut-Karabakh, elle a du mal à conserver sa gaieté. Elle explique : « Au Haut-Karabakh, nous avions une maison accessible en fauteuil roulant. Ici en Arménie, nous avons dû patienter longtemps dans un appartement au cinquième étage sans ascenseur. Pendant près de neuf mois, je n’ai pas pu quitter l’appartement seule. »

Heureusement, Narine et sa famille ont récemment pu déménager dans une maison d’un étage avec un petit jardin près d’Erevan. Lorsque les collaborateurs de CSI ont rendu visite à la famille en septembre 2024, ils ont été accueillis chaleureusement par Narine, Haik et leurs parents dans le jardin.

Des visites dans tout le pays

Comme Narine, il y a plusieurs centaines de patients de l’ancien centre de réhabilitation de Stepanakert qui sont désormais dispersés dans toute l’Arménie et reçoivent régulièrement la visite d’ex-employés du centre. Vardan Tadevossian explique : « Nous nous déplaçons tous les jours et essayons de rendre visite à chaque patient au moins une fois par mois. Ils apprécient beaucoup les rencontres avec nous. Et lorsque nos spécialistes s’adressent à eux en dialecte arménien du Haut-Karabakh, on voit leurs yeux qui brillent. »

Bien sûr, le programme d’épuration ethnique mis en place par l’Azerbaïdjan en septembre 2023 a fait des ravages. Vardan Tadevossian se désole : « Depuis janvier 2024, treize de mes patients sont décédés. C’est beaucoup plus que d’habitude. »

CSI soutient les Arméniens du Haut-Karabakh déplacés, notamment en finançant les visites du personnel médical. La mise à disposition d’un logement et d’un travail fait également partie de leurs missions, tout comme le soutien psychologique et le travail international en faveur des droits de l’homme.

Joel Veldkamp

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