Une ONG palestinienne veut bloquer les exportations britanniques de pièces de F-35 en Israël
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Sam Tobin
LONDRES (Reuters) – La Grande-Bretagne autorise l’exportation de pièces d’avions de combat F-35 vers Israël alors qu’elle admet qu’elles pourraient être utilisées à Gaza, en violation du droit humanitaire international, ont dénoncé lundi les avocats d’une organisation non gouvernementale (ONG) palestinienne devant un tribunal londonien.
L’ONG Al Haq, basée en Cisjordanie occupée, documente les violations présumées des droits de l’homme par Israël et l’Autorité palestinienne. Elle a engagé une action en justice contre le ministère britannique du Commerce devant la Haute Cour de Londres.
Selon le Haut-Commissariat des droits de l’homme (HCDH) de l’Onu, près de 70% des victimes identifiées à Gaza sont des femmes et des enfants, ce qu’il a qualifié de violation systématique des principes fondamentaux du droit humanitaire international.
Israël rejette les conclusions du HCDH et affirme qu’il prend soin d’éviter les civils et nie avoir commis des abus et des crimes de guerre dans les conflits avec le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.
La Grande-Bretagne a suspendu en septembre 30 des 350 licences d’exportation d’armes vers Israël, bien qu’elle ait exempté l’exportation indirecte de pièces pour l’avion furtif F-35 de l’américain Lockheed Martin, disant ne pas vouloir porter atteinte à l’ensemble du programme de défense sur ces appareils.
L’ONG Al Haq soutient que cette décision serait illégale car il existe un risque évident que les F-35 soient utilisés à Gaza, en violation du droit humanitaire international.
Les avocats en charge de la défense du gouvernement britannique ont déclaré, dans les documents préparatoires à l’audience préparatoire de lundi, que les ministres avaient estimé qu’Israël avait possiblement commis des violations du droit international humanitaire (DIH) en ce qui concerne l’accès à l’aide humanitaire et le traitement des détenus.
Le Royaume-Uni « reconnaît également qu’il existe un risque évident que les composants des F-35 soient utilisés pour commettre ou faciliter une violation grave du droit international humanitaire », a déclaré l’avocat James Eadie.
Londres a néanmoins décidé que les composants devaient continuer à être exportés, a ajouté l’avocat, citant l’avis du ministre de la Défense, John Healey, selon lequel une telle suspension « aurait un impact profond sur la paix et la sécurité internationales ».
La plainte devrait être examinée par la justice au début de l’année 2025.
(Reportage Sam Tobin, version française Kate Entringer)