Le groupe Lafarge sera jugé pour financement du terrorisme en Syrie
PARIS (Reuters) – Le groupe Lafarge, dont la filiale en Syrie est accusée d’avoir versé de l’argent à des groupes armés pour maintenir en activité une usine au début de la guerre civile dans les années 2010, sera jugé pour financement du terrorisme, a-t-on appris jeudi auprès du Parquet national antiterroriste (PNAT).
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Le cimentier français est soupçonné d’avoir versé près de 13 millions d’euros à des groupes armés, dont le groupe Etat islamique (EI), afin de poursuivre l’exploitation de son usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, en 2013 et 2014.
Conformément aux réquisitions du PNAT, Lafarge SA, désormais filiale du groupe suisse Holcim et quatre cadres de la société ont été renvoyés mercredi devant le tribunal correctionnel des chefs de financement d’entreprises terroristes et de non-respect de sanctions financières internationales.
Quatre autres personnes – deux personnes gestionnaires de la sûreté de la filiale syrienne, et deux personnes intermédiaires sur place – ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel du seul chef de financement d’entreprises terroristes, ce qui correspond également aux réquisitions du parquet antiterroriste, a précisé le PNAT.
Lafarge SA a dit avoir pris acte de la décision des magistrats instructeurs « dans ce dossier hérité du passé ».
En janvier dernier, la Cour de cassation a également validé la mise en examen de Lafarge pour « complicité de crimes contre l’humanité » et les investigations se poursuivent.
Aux Etats-Unis, Lafarge a plaidé coupable en octobre 2022 d’accusations liées à des paiements à des groupes considérés comme terroristes par Washington et accepté de payer 777 millions de dollars (741,2 millions d’euros).
(rédigé par Dominique Patton à Paris, Sudip Kar-Gupta à Bruxelles et John Revill à Zurich; Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Blandine Hénault)
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