10 octobre 2024Liz OSSEGUE

Santé mentale : Célébration de la 33 ème édition

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La journée mondiale de la santé mentale, est une journée internationale consacrée à l’éducation et à la sensibilisation du public envers la santé mentale contre la stigmatisation.

Athur Malé , Psychologue clinicien et Psychothérapeute.

Comment peut t-on définir la santé mentale ?
La santé mentale est la capacité pour une personne à réaliser tout son potentiel, à faire face au stress généré par son environnement.
On peut donc qualifier une personne en bonne santé mentale celle là qui contribue de façon productive au bon fonctionnement de sa communauté.
Il faut noter que, la santé mentale fait partir intégrante de la santé mentale. On se souvient encore qu’en 2023, l’OMS signifiait au monde entier qu’on ne saurait parler de santé sans santé mentale. D’ailleurs, le modèle de santé aujourd’hui prôné par l’institution mondiale en charge de la santé est une santé globale, une prise en charge holistique qui prend en compte 3 dimensions : biologique, psychologique ou mentale et sociale. On comprend donc que, nos institutions de santé au Cameroun, devraient se conformer.
C’est dans le soucis d’étendre cette partie de la santé à toutes les couches que l’OMS a déporté cette journée vers les travailleurs.

Quel est le thème de cette année?
Le thème de cette année est: « Il est temps de donner la priorité à la santé mentale sur le lieu de travail ».

Pouvez-vous nous parler de l’importance de la Journée internationale de la santé mentale ?

Le thème en lui-même est très intéressant d’autant plus qu’en milieu de travail, on retrouve beaucoup de pathologies liées au travail comme le burn Out, le stress au travail, le harcèlement moral, sexuelle, des problèmes d’estime de soi etc… Les pathologies du travail son nombreuses, sans compter des accidents de travail qui peuvent générer des troubles de stress post-traumatique et conduire à la mort dans certains cas.

Quel message principal souhaitez-vous transmettre à cette occasion ?
Mais, loin du conformisme mondial, je pense que le Cameroun a encore beaucoup à faire. Et cette journée devrait être l’occasion de sonner la cloche. Dans les hôpitaux, plusieurs personnes pourraient recevoir des soins encore meilleur s’ils sont suivis par des psychologues en équipe pluridisciplinaire.
Cette journée devrait être l’occasion pour les psychologues et la psychologie au Cameroun de déclarer leur existence, car nombreux sont des personnes qui estiment qu’il n’existe pas des psychologues au Cameroun. C’est d’ailleurs très triste de savoir que, même certains personnels de santé ne savent pas qu’il en existe. Faut déjà dire qu’il y en a parmi, qui ne savent pas à quoi sert un psychologue.
Cette journée devrait être l’occasion de dire à la population Camerounaise qu’aller chez le «Psy », ne signifie pas qu’on est « fou ». Des journées comme celles-ci devraient aider à sensibiliser.
Mais aussi, cette journée devrait être l’occasion pour les psychologues de dire aux hommes de médias qu’il y a pas que politique et football. Le psychologue a une place importante aujourd’hui dans l’éducation des masses, le changement de mentalité au Cameroun.

Quelles sont les problématiques de santé mentale les plus pressantes aujourd’hui, selon vous ?

Aujourd’hui, il va de soi que la population Camerounaise a urgemment besoin de consulter. Pour ma part comme pour beaucoup de collègues, on assiste aujourd’hui à un Cameroun qui ressemble à une vaste clinique. Entre des troubles de conduite, de comportement, l’agressivité, en passant par des conflits à des pathologies plus graves comme les troubles anxieux dépressif, les troubles de stress post-traumatique, les troubles autistique et du neurodéveloppement, on en rencontre tellement de pathologies mentale.

Quelles initiatives ou campagnes vous semblent particulièrement efficaces pour sensibiliser à la santé mentale ?

Lors des journées comme celles-ci, des activités sont organisées, des consultations gratuites chez le psychologue, des journées portes ouvertes, etc… Ne reste plus qu’à la population qui y est invité de venir découvrir les bienfaits de la psychologie. Par exemple, pour cette journée, des consultations sur diverses pathologies du travail sont offertes à des travailleurs du secteur public, privé et des entrepreneurs toutes gratuites.

Avez-vous observé des changements dans la perception de la santé mentale au fil des ans ?

Il faut dire que, avec l’effort de l’ensemble des psychologues présent sur le terrain, de plus en plus, la psychologie connais un essor au Cameroun. Oui, les mentalités changent, les appréhensions changent . Et ça, grâce à l’efficacité de soin que proposent les thérapeutes et psychologues. Car, la formation à laquelle est soumise les psychologues se veut très rigoureuse et les soins proposés sont adaptés à chaque patient, à chaque problématique. La satisfaction de ces derniers et une priorité et le fait pour eux de retrouver un état de santé qui leur permet de contribuer efficacement à la vie de la communauté est un point positif. Vivement la réaction de nos décideurs qui doivent se rendre compte aujourd’hui de l’importance de la santé mentale et de l’urgence qu’il y a de l’intégrer concrètement dans le soin au Cameroun.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui cherchent à améliorer leur bien-être mental ?
Le seule conseil que je peux donner à la population est de consulter. De ne pas avoir honte de voir un psychologue si on souffre. Après, pour une promotion de la santé mentale, il est va de soi que, l’urgence d’un Ordre National des Psychologues se pose. Ça permettra d’extirper des charlatans qui se prennent pour.