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Barnier promet changements et ruptures, Attal dit sa frustration

PARIS (Reuters) – Plus de 50 jours après la démission de Gabriel Attal, Emmanuel Macron a nommé jeudi au poste de Premier ministre l’ancien commissaire européen Michel Barnier qui a promis « changements et ruptures », à l’occasion de la passation de pouvoir à Matignon.

« Il y aura aussi dans cette nouvelle page des changements et des ruptures. Il faudra enfin beaucoup d’écoute, beaucoup de respect », a déclaré le nouveau Premier ministre.

« D’abord du respect entre le gouvernement et le Parlement, du respect à l’égard de toutes les forces politiques, je dis bien toutes les forces politiques qui sont représentées, et je vais m’y atteler dès ce soir », a-t-il poursuivi, sans préciser à quel horizon il entendait présenter un nouveau gouvernement.

Peu avant, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal a salué son successeur, « un grand élu local », « à l’expérience inégalée », avant de faire part de sa frustration de quitter Matignon au bout de huit mois.

« Il y a une frustration à quitter mes fonctions au bout de huit mois seulement, mais il y a aussi le sentiment du devoir accompli dans le temps qui m’a été imparti. »

Ancien ministre, négociateur européen au moment du Brexit, Michel Barnier, homme d’expérience connu des Français mais aussi au-delà des frontières de l’Hexagone, est désormais chargé de la lourde tâche de former un « gouvernement de rassemblement ».

Il est, à 73 ans, le chef de gouvernement le plus âgé de la Ve République.

Sa nomination marque la fin de longues tractations à l’Elysée où Emmanuel Macron cherchait un Premier ministre capable d’échapper à une censure immédiate du Parlement, largement divisé depuis le second tour des élections législatives du 7 juillet.

Les noms du président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand et de l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve ont circulé, sans obtenir semble-t-il un soutien suffisant au Palais-Bourbon.

Le Rassemblement national y dispose de 126 députés, auxquels s’ajoutent les 16 élus du camp du président des Républicains Eric Ciotti rallié au RN, ce qui en fait la troisième force politique dans l’hémicycle avec 142 élus derrière le Nouveau Front populaire (NFP, 193) et le camp présidentiel (166).

A l’annonce du nom de Michel Barnier, la députée RN Marine Le Pen a fait savoir que son groupe ne déposerait pas dans l’immédiat de motion de censure contre le gouvernement.

« Nous avons posé un certain nombre de conditions, la première étant d’avoir un Premier ministre qui soit respectueux des électeurs du RN », a-t-elle dit à la presse. « Je pense que M. Barnier correspond à ce critère ».

« Nous jugerons sur pièces », a renchéri sur X le président de la formation d’extrême-droite, Jordan Bardella.

« ÉLECTION VOLÉE » DIT MÉLENCHON

Dans les rangs du NFP, qui réclamait Matignon après être arrivé en tête au second tour des législatives, la nomination d’un Premier ministre de droite et le rôle d’arbitre du RN ne passe pas.

« L’élection a donc été volée au peuple français », a réagi lors d’une allocution sur sa chaîne Youtube le chef de file de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon.

« Maintenant, nous découvrons un Premier ministre qui est nommé avec la permission et peut-être sur la suggestion du Rassemblement national, alors que le deuxième tour de l’élection législative avait été tout entier concentré à faire échec à ce Rassemblement national ».

Sur X, le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure a dénoncé un « déni démocratique » devant la nomination d’un Premier ministre « issu du parti qui est arrivé en 4e position et qui n’a même pas participé au front républicain. Nous entrons dans une crise de régime. »

Le NFP avait désigné une haute fonctionnaire de 37 ans, Lucie Castet, pour Matignon mais Emmanuel Macron a écarté fin août cette possibilité au nom de la « stabilité institutionnelle » après une première salve de consultations des partis et groupes politiques incluant l’impétrante reçue le 23 août.

Le chef de l’Etat avait ensuite lancé une seconde série de pourparlers qui a débouché sur l’épilogue de ce jeudi.

Dans un communiqué, le PS a annoncé qu’il censurerait le gouvernement de Michel Barnier, qui ne dispose selon lui « ni de la légitimité politique, ni de la légitimité républicaine ».

Ses partenaires du NFP devraient lui emboîter le pas.

« On va censurer pour une bonne raison (…) Il va y avoir la même politique de rigueur budgétaire, d’austérité, de politique d’offre et de compétitivité. La même politique en faveur des plus riches de nos concitoyens. La même politique sécuritaire, autoritaire. Donc oui, (…) je ne vois pas comment faire autrement », a déclaré à la presse le député LFI Eric Coquerel depuis les couloirs de l’Assemblée, dénonçant « un deal avec le RN ».

URGENCE BUDGÉTAIRE

A elle seule, une motion de censure du NFP n’est pas suffisante pour renverser le gouvernement de Michel Barnier.

Alors que la reprise des travaux au Palais-Bourbon est prévue le 1er octobre, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a demandé jeudi à Emmanuel Macron de convoquer une session extraordinaire « dans les meilleurs délais ».

« Le Premier ministre Michel Barnier doit pouvoir s’exprimer rapidement devant la Représentation nationale », a-t-elle dit sur X.

D’autant que la question épineuse du budget pour 2025 va rapidement se poser.

Bercy a préparé un budget doté d’une enveloppe de dépenses de 492 milliards d’euros – équivalente à celle de 2024 mais amputée de 10 milliards compte tenu de l’inflation – fidèle à l’objectif, maintenu, de faire passer le déficit public sous la barre des 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2027 comme le demande Bruxelles.

Le gouvernement de Michel Barnier pourra modifier à sa guise cette première mouture mais le temps presse : le budget doit être présenté le 1er octobre et une première réunion de la Commission des Finances de l’Assemblée présidée par Eric Coquerel est programmée le 11 septembre.

(Rédigé par Blandine Hénault et Zhifan Liu, avec la contribution d’Elizabeth Pineau)

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