La gauche dénonce la « dérive illibérale » de Macron
PARIS (Reuters) – La gauche a appelé mardi les Français à se mobiliser contre la « dérive illibérale » d’Emmanuel Macron, au lendemain de la décision du président de la République d’écarter l’hypothèse d’un gouvernement dirigé par Lucie Castets au nom du Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en tête des législatives.
Le chef de l’Etat a ouvert un nouveau cycle de consultations préalables à la désignation d’un Premier ministre après avoir « constaté », selon l’Elysée, qu’un gouvernement NFP serait « immédiatement censuré » par le camp présidentiel, la droite et l’extrême droite à l’Assemblée nationale.
Peu de choses ont filtré des entretiens de mardi avec le président de la République, sur lesquels l’Elysée n’a pas communiqué.
Emmanuel Macron s’est entretenu avec des députés du groupe centriste Liot, qui compte une vingtaine d’élus à l’Assemblée.
Mercredi le chef de l’Etat recevra de nouveau les responsables du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Annie Genevard, a appris Reuters auprès des intéressés.
Les responsables du Parti socialiste se sont quant à eux réunis à la mi-journée. « Il a été décidé que nous censurerons tout gouvernement qui sera dans la continuité de la politique d’Emmanuel Macron » a dit à Reuters un participant. « Rien n’a été décidé » concernant une éventuelle participation du PS à la manifestation du 7 septembre, a-t-il ajouté.
La France insoumise (LFI) a annoncé qu’elle se joindrait à une manifestation organisée le 7 septembre à l’appel des organisations de jeunesse, de l’Union Étudiante et de l’Union syndicale lycéenne, qui dénoncent un « coup de force » du président.
Lundi, Emmanuel Macron a appelé socialistes, écologistes et communistes à proposer des « chemins pour coopérer avec les autres forces politiques », excluant LFI de ces nouvelles discussions.
« On nage en pleine dérive illibérale », a déploré sur France info Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, excluant de participer à ce « cirque » et demandant à Emmanuel Macron « de respecter le verdict des urnes ».
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a lui aussi refusé de « se porter complice d’une parodie de démocratie » et de voir les socialistes « devenir les supplétifs d’une ‘macronie’ finissante ».
« On est face à un président de la République qui veut être à la fois président de la République, Premier ministre et chef de parti. Les institutions ne peuvent pas fonctionner comme ça », a renchéri Lucie Castets sur France Inter.
Pour Marine Tondelier, Emmanuel Macron est « obsédé par le fait de garder la main ». Il « parle de stabilité » qui « sert les plus riches » mais « les Français veulent que ça change », a-t-elle dit.
« Il n’y a pas de majorité. Ceux qui prétendent qu’il y a eu un vainqueur dans cette élection savent bien qu’ils disent n’importe quoi », a estimé pour sa part François Bayrou, président du Modem, sur France info, jugeant qu’Emmanuel Macron était « dans son rôle » de garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics.
(Reportage Elizabeth Pineau, rédigé par Jean-Stéphane Brosse et Kate Entringer, édité par Zhifan Liu)
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