Joe Biden met fin à sa campagne, soutient Kamala Devi Harris pour la présidentielle américaine
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le président américain Joe Biden a annoncé dimanche mettre fin à sa campagne de réélection, alors qu’un nombre croissant d’élus du Parti démocrate ne croyaient plus en sa capacité à battre le républicain Donald Trump, déclarant soutenir sa vice-présidente Kamala Harris comme candidate pour le scrutin de novembre.
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, Joe Biden, 81 ans, a assuré qu’il resterait en poste à la Maison blanche jusqu’à la fin de son mandat en janvier 2025, disant vouloir se focaliser sur ses fonctions présidentielles.
Il a fait savoir qu’il s’exprimerait devant la nation au cours de la semaine à venir.
« Cela a été le plus grand honneur de ma vie de vous servir en tant que président. Et si mon intention était de briguer une réélection, je pense qu’il est dans le meilleur intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me focalise uniquement sur mes devoirs de président pour le reste de mon mandat », a-t-il écrit.
En dépit d’une pression accrue émanant de ses pairs du Parti démocrate pour qu’il laisse sa place à un autre candidat depuis sa prestation jugée désastreuse face à Donald Trump lors du débat présidentiel du 27 juin, Joe Biden continuait publiquement de clamer sa détermination à ne rien lâcher.
Quelques heures encore avant l’annonce de son retrait, son équipe de campagne niait des informations en ce sens.
Au fil de la semaine écoulée, le nombre d’élus démocrates du Congrès ayant publiquement appelé Joe Biden à se mettre en retrait, craignant que sa santé ne lui permette pas de battre Donald Trump ni de gouverner pendant quatre années supplémentaires, a grimpé à 36 – soit l’équivalent d’un élu démocrate sur huit.
En plus du scrutin présidentiel, des élus démocrates s’inquiétaient de voir le parti perdre aussi le contrôle du Congrès, dont des dizaines de sièges seront en jeu en novembre. Les démocrates contrôlent actuellement le Sénat avec une majorité étroite; les républicains sont majoritaires à la Chambre des représentants.
REVIREMENT
Les divisions dans les rangs du Parti démocrate ont contrasté avec l’unité affichée par le Parti républicain lors de sa convention nationale la semaine dernière, durant laquelle Donald Trump, 78 ans, a formellement été investi comme candidat pour l’élection présidentielle de novembre et annoncé le sénateur J.D. Vance, 39 ans, comme colistier.
La vice-présidente Kamala Harris, 59 ans, qui figurait sur le « ticket » présidentiel démocrate au côté de Joe Biden, devrait devenir la candidate démocrate pour le scrutin. Il s’agira le cas échéant de la première femme de couleur à briguer la présidence des Etats-Unis.
Joe Biden, qui n’a pas mentionné le nom de Kamala Harris dans son communiqué initial, a déclaré quelques minutes plus tard qu’il soutenait la candidature de sa vice-présidente.
On ne sait pas dans l’immédiat si d’autres élus démocrates de haut rang pourraient chercher à obtenir l’investiture du parti pour l’élection du 5 novembre, alors que Kamala Harris était considérée par de nombreux cadres du parti, avant même l’annonce de Joe Biden, comme la première alternative.
Réagissant auprès de CNN au retrait de Joe Biden de la campagne présidentielle, Donald Trump a déclaré qu’il pensait que Kamala Harris serait plus facile à battre que Biden.
Le camp républicain avait récemment intensifié ses attaques contre Kamala Harris avec l’objectif de la discréditer, dans un contexte de spéculations croissantes sur sa possible candidature en remplacement de Joe Biden.
Depuis Lyndon Johnson en mars 1968, jamais un président américain en fonction n’avait décliné l’investiture de son parti en vue d’une réélection.
Selon une source au fait de la question, Joe Biden a brusquement changé d’avis sur le maintien de sa candidature au cours du week-end.
« Hier soir (samedi) le message était de continuer, d’aller de l’avant à fond », a dit la source à Reuters, sous couvert d’anonymat. « Aux alentours de 13h45 aujourd’hui (17h45 GMT), le président a dit aux cadres de sa campagne qu’il avait changé d’avis ».
A PROPOS DE KAMALA HARRIS
Kamala Devi Harris est la fille de Donald J. Harris, économiste et professeur émérite à l’université Stanford, originaire de la Jamaïque, venu aux États-Unis en 1961 pour préparer un doctorat à l’université de Californie à Berkeley, et de Shyamala Gopalan, une biologiste et oncologue spécialiste du cancer du sein, originaire du Tamil Nadu en Inde et venue aux États-Unis en 1960 pour préparer un doctorat d’endocrinologie également à l’université de Californie à Berkeley.
Elle grandit à Oakland, en Californie. Ses parents se séparent lorsqu’elle a sept ans et Kamala vit à Montréal de 1976 à 1981, avec sa sœur Maya Harris et sa mère, cette dernière ayant obtenu un poste à l’Hôpital général juif et un emploi d’enseignante à l’Université McGill.
Membre du Parti démocrate, elle est procureure générale de Californie de 2011 à 2017, pendant le mandat du gouverneur Jerry Brown.
De 2017 à 2021, elle est sénatrice pour la Californie au Congrès des États-Unis. Candidate à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2020, elle réalise des performances remarquées lors des premiers débats, mais voit les intentions de vote en sa faveur décliner et se retire avant le début officiel des primaires.
Elle est la 49e vice-présidente des États-Unis, en fonction depuis le 20 janvier 2021.