L’Europe finit dans le rouge avec le luxe
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi après des résultats décevants de grands groupes, notamment dans le luxe, tandis qu’à Wall Street plusieurs indices évoluaient à des niveaux record dans la perspective d’un assouplissement prochain de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
À Paris, le CAC 40, riche en valeurs du luxe, a terminé en repli de 0,69% à 7 .580,03 points. L’incertitude politique a en outre pesé sur la place parisienne alors que des sources ont rapporté à Reuters que le président Emmanuel Macron devrait accepter ce mardi la démission du Premier ministre Gabriel Attal et de son gouvernement.
Le Footsie britannique a perdu en clôture 0,22% et le Dax allemand a reflué de 0,35%.
L’indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,63% et le FTSEurofirst 300 a cédé 0,24%. Le Stoxx 600 (-0,21%) a été plombé par le luxe (-1,07%), l’assurance (-0,89%) et les ressources de base <.SXPP (-1,66%) dans la foulée de la publication de comptes financiers d’entreprises dans les secteurs cités.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 1,26% après avoir inscrit un record à 40.849,68 points. Le Standard & Poor’s 500 gagne 0,36% et le Nasdaq grignote 0,02%. L’indice des petites capitalisations Russell 2000, en progression de 2,36%, est monté en séance à un plus haut depuis janvier 2022, à 2 .240,75 points, alors que les investisseurs continuent de s’éloigner des grandes valeurs technologiques qui ont alimenté une grande partie du rallye à Wall Street depuis le début de l’année.
La bonne tenue de Wall Street est alimentée par les résultats d’entreprises, avec notamment Bank Of America (+4,66%), Morgan Stanley (+1,87%) et UnitedHealth (+5,08%), tandis que la publication de l’indicateur mensuel de ventes au détail aux Etats-Unis ne remet pas en cause l’espoir d’une baisse des taux d’intérêt de la Fed en septembre.
VALEURS EN EUROPE
Hugo Boss a chuté de 7,48% après avoir abaissé sa prévision de ventes pour l’année dans un contexte d’affaiblissement de la demande mondiale, notamment en Chine et au Royaume-Uni. Dans son sillage Kering(-3,09%), Burberry (-5,29%), LVMH -1,91%) ont fini dans le rouge.
Scor a dévissé de 24,56% après avoir alerté sur ses activités vie et santé (L&H) qui devraient enregistrer une perte au deuxième trimestre.
Le géant minier Rio Tinto a fait état de livraisons de minerai de fer au deuxième trimestre inférieures aux attentes, en raison de l’impact sur la production du déraillement d’un train à la mi-mai en Australie occidentale.
A contre-courant de la tendance, le groupe britannique Ocado a bondi de 5,90% à la faveur du relèvement de ses prévisions annuelles.
Les constructeurs et équipementiers automobiles européens, dont les exportations sont vitales pour leur croissance, ont souffert de la probabilité d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche qui pourrait mener une politique protectionniste: Porsche (-4,70%), Volvo Car (-2,71%), Mercedes-Benz (-1,41%), Forvia (-1,29%) et Valeo(-1,65%) ont été délaissés.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le moral des investisseurs en Allemagne s’est dégradé plus que prévu depuis le début du mois de juillet, montre l’enquête de l’institut ZEW dont l’indice s’est établi à 41,8 points, contre 47,5 en juin.
Le nombre de ménages en zone euro demandant des prêts augmente pour la première fois en deux ans, montre mardi une enquête publiée par la Banque centrale européenne (BCE), alors que les perspectives économiques s’améliorent et que les taux déclinent.
CHANGES
Le dollar progresse mardi, de 0,13%, face à un panier de devises de référence après être tombé lundi à un creux d’un mois à 104,6 points.
L’euro s’affiche à 1,0882 dollar (-0,11%), revenant d’un sommet de quatre mois atteint lundi.
La livre sterling se négocie à 1,2955 dollar (-0,08%) après avoir touché lundi un pic d’un an, à 1,3 dollar.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se replie d’environ quatre points de base, à 4,1828%, alors que les traders s’attendent désormais avec une probabilité de 88% à une baisse des taux de 25 points de base d’ici septembre, selon le baromètre FedWatch de CME. Les données meilleures que prévu de ventes au détail aux Etats-Unis n’ont pas affecté cette probabilité, tandis qu’une possible victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre après une tentative d’assassinat est perçue favorablement par les marchés, notamment en termes de dérégulation financière.
Le rendement du Bund allemand de même échéance a fini en baisse de près de quatre points de base, à 2,426%, à deux jours de la réunion de la BCE où les propos de Christine Lagarde, la présidente de l’institution, seront particulièrement scrutés dans l’optique d’un nouvel assouplissement monétaire en septembre.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent mardi en raison des craintes d’un ralentissement de l’économie chinoise, la croissance du PIB étant ressortie inférieure aux attentes au deuxième trimestre.
Le Brent reflue de 0,97% à 84,03 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 1,11% à 81,00 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)