Cisjordanie: Israël autorise le retour dans trois colonies évacuées en 2005
JÉRUSALEM (Reuters) – L’armée israélienne a autorisé des colons israéliens à retourner dans trois anciennes colonies en Cisjordanie occupée dont l’accès leur avait été interdit depuis l’évacuation ordonnée en 2005, a annoncé mercredi le ministère de la Défense.
Les trois colonies, Sa-nur, Ganim et Kadim, sont situées près des villes palestiniennes de Jénine et de Naplouse, toutes deux des bastions de groupes armés dans le nord de la Cisjordanie.
Le retour dans une quatrième colonie, Homesh, a été autorisé l’an dernier après que la Knesset, le parlement israélien, a adopté un amendement à la loi dite de « désengagement » de 2005, considéré comme ouvrant la voie à la réimplantation d’anciennes colonies en Cisjordanie.
L’autorisation de l’armée était requise pour tout retour dans les trois autres anciennes colonies.
Israël a évacué en 2005 les 21 colonies de la bande de Gaza dans le cadre d’un plan supervisé par l’ancien Premier ministre Ariel Sharon, ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie. Le mouvement des colons s’était opposé à cette décision.
L’annonce de l’armée intervient le même jour où trois pays européens, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne, ont déclaré qu’ils reconnaîtraient l’existence d’un Etat palestinien, et alors que l’offensive militaire d’Israël contre le Hamas se poursuit dans la bande de Gaza.
La décision a été prise en dépit des pressions internationales pour qu’Israël freine l’expansion des colonies en Cisjordanie occupée, que les Palestiniens veulent voir devenir le coeur d’un futur État indépendant, aux côtés de la bande de Gaza.
Pour les Palestiniens et la communauté internationale, la colonisation des territoires occupés est illégale, un point de vue contesté par Israël, qui invoque les liens historiques, bibliques et politiques du peuple juif avec la région.
« L’emprise juive sur la Judée et la Samarie garantit la sécurité. L’application de la loi visant à annuler le désengagement entraînera le développement de la colonisation et assurera la sécurité des habitants de la région », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, dans un communiqué, en utilisant le nom biblique de la Cisjordanie privilégié par le gouvernement israélien.
L’Autorité palestinienne, qui siège en Cisjordanie, n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
On estime que plus de 500.000 colons juifs vivent aujourd’hui en Cisjordanie, une partie du territoire occupé par Israël lors de la guerre des Six-Jours en 1967, et que 200.000 autres vivent à Jérusalem-Est.
(Reportage James Mackenzie, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)