Gaza: Les négociations sur le cessez-le-feu ont débuté à Paris
par Nidal al-Mughrabi
LE CAIRE/RAFAH, Bande de Gaza (Reuters) – Les pourparlers attendus à Paris sur un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages du Hamas ont débuté vendredi, a-t-on appris d’une source au fait du dossier.
Le chef du Mossad, les services de renseignement israéliens, David Barnea, a rencontré séparément chaque partie – le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, a fait savoir la source au fait des discussions, qui n’a souhaité être identifiée ni par son nom ni par sa nationalité.
« Il y a des signes d’optimisme naissants quant à la possibilité d’avancer vers le début d’une négociation sérieuse », a déclaré la source. La chaîne de télévision égyptienne Al Qahera a également rapporté le début des pourparlers.
Un responsable du Hamas a déclaré à Reuters que la délégation dirigée par le chef de la branche politique du groupe islamiste exilée au Qatar, Ismaïl Haniyeh, n’avait pas formulé de nouvelle proposition lors de sa visite de trois jours au Caire cette semaine.
« Nous avons discuté de notre proposition (précédente) avec eux (les responsables égyptiens) et nous allons attendre leur retour de Paris », a dit le responsable qui a requis l’anonymat.
Les efforts diplomatiques s’intensifient à l’approche du mois sacré musulman du ramadan, qui débutera le 10 mars, et alors qu’Israël menace de lancer une offensive terrestre vers Rafah, où une grande partie de la population de Gaza a trouvé refuge.
Les négociations les plus récentes sur un cessez-le-feu ont échoué il y a deux semaines après que Benjamin Netanyahu a rejeté la proposition du Hamas d’une trêve de quatre mois et demi qui se terminerait par un retrait de l’armée israélienne, la qualifiant de « délirante ».
L’APRÈS-GUERRE
Benjamin Netanyahu a soumis jeudi à son cabinet de sécurité un premier plan officiel pour l’après-guerre à Gaza, spécifiant notamment qu’Israël entend conserver le contrôle de la sécurité dans l’enclave palestinienne après avoir évincé le Hamas du pouvoir.
Le Hamas assure pour sa part qu’il ne libérera pas les quelque 130 otages qu’il détiendrait encore sans un accord de cessez-le-feu prévoyant le retrait de l’armée israélienne de la bande de Gaza.
La dernière fois que des pourparlers similaires ont eu lieu à Paris, au début du mois de février, ils ont débouché sur les grandes lignes d’un premier cessez-le-feu prolongé, approuvé par Israël et les États-Unis.
En attendant l’issue des négociations diplomatiques, les bombardements israéliens et les combats se poursuivent à Gaza.
Selon le ministère de la Santé de l’enclave, 104 personnes sont mortes au cours des dernières 24 heures, ce qui porte à au moins 29.514 le nombre de victimes depuis le 7 octobre.
À Rafah, où plus de la moitié des 2,3 millions de Gazaouis sont réfugiés, une frappe aérienne israélienne a fait dix morts dans une maison, selon des témoins.
L’armée israélienne a de son côté dit avoir tué des dizaines de combattants du Hamas et neutralisé des caches d’armes dans le secteur de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ainsi qu’à Zaytoun, dans le Nord.
(Reportage de Nidal al-Mughrabi au Caire, Bassam Massoud à Rafah, Dan Williams et Maayan Lubell à Jérusalem, avec Henriette Chacar à Jaffa, version française Tangi Salaün et Kate Entringer, édité par Sophie Louet)