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Au procès en appel de Bygmalion, Sarkozy dit vouloir « la vérité »

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PARIS (Reuters) – L’ancien président Nicolas Sarkozy a clamé sa bonne foi et contesté toute responsabilité pénale vendredi à la barre du procès en appel de l’affaire dite « Bygmalion », relative au financement de sa campagne de 2012, qui lui a valu un an de prison ferme en première instance.

Comme lors du premier procès, Nicolas Sarkozy a contesté tout « emballement » de son programme de meetings électoraux dans les semaines qui ont précédé le scrutin présidentiel remporté par le socialiste François Hollande, et assuré avoir totalement délégué l’aspect financier qui lui est reproché.

« Ce qui compte pour moi, c’est la vérité », a clamé l’ancien chef de l’Etat, vêtu d’un costume sombre à fines rayures. « Je n’ai pas réussi à convaincre jusqu’à présent », a-t-il regretté.

Nicolas Sarkozy a été jugé coupable de financement illégal de campagne en septembre 2021, et condamné à une peine d’un an de prison ferme, supérieure aux réquisitions du parquet, avec possibilité de la purger à domicile, sous surveillance électronique.

Dans son jugement, le tribunal correctionnel lui reprochait d’avoir poursuivi ses coûteux meetings électoraux bien qu’ayant été « averti par écrit » du risque de dépassement des dépenses autorisées qui se sont élevées à 42,8 millions d’euros, près du double du plafond légal à l’époque.

En faisant appel, Nicolas Sarkozy a dit vouloir contester ce jugement aussi bien sur le principe que sur le fond.

« Je conteste le côté extraordinaire de mes meetings ou de mes réunions. (…) Je conteste formellement le terme ’emballement’ qui ne correspond à rien », a-t-il dit vendredi à la barre.

« A-t-on vu un candidat à la présidentielle, un mois avant (le scrutin), un candidat qui passe une journée sans faire une réunion? Ça n’existe pas. (…) Ma campagne était la même que celle des autres candidats », a-t-il soutenu.

L’ancien chef de l’Etat, âgé de 68 ans, a rejeté toute responsabilité pénale dans cette affaire, en soutenant qu’il n’avait à aucun moment été au courant du dépassement des comptes de campagne, et donc d’une fraude pénalement répréhensible.

« Je conteste vigoureusement toute responsabilité pénale. Je conteste avoir jamais eu connaissance d’une fraude », a-t-il martelé à la barre.

Nicolas Sarkozy a dit au tribunal ne pas vouloir fuir les responsabilités qui lui incombent, assurant les avoir assumées « dès le lendemain de l’élection », aussi bien sa « responsabilité politique » en reconnaissant sa défaite et en remboursant 10,5 millions d’euros de frais de campagne, que sa « responsabilité administrative » en payant lui-même l’amende de 363.000 euros qui lui avait été infligée par le conseil constitutionnel.

« Ma campagne de 2012 n’a rien coûté au contribuable », a-t-il insisté, assurant ne pas avoir davantage « laissé mon parti avec un trou béant ».

Chef de l’Etat de 2007 à 2012, Nicolas Sarkozy est engagé dans plusieurs procédures judiciaires.

Condamné en appel en mai dernier à trois ans de prison, dont un an ferme, dans l’affaire des écoutes dite « Bismuth », il a formé un pourvoi en cassation.

Il sera jugé début 2025 dans l’affaire des financements libyens de sa campagne présidentielle de 2007 qui l’avait porté au pouvoir.

(Reportage de Juliette Jabkhiro, rédigé par Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)

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