Casino finalise un accord de lock-up avec ses créanciers
PARIS (Reuters) – Casino a annoncé jeudi avoir signé un accord de « lock-up » sur la restructuration de sa dette avec ses principaux créanciers, dont le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, afin d’éviter la faillite.
Le groupe confirme ainsi l’accord de principe conclu fin juillet avec EP Global Commerce et Fimalac – les sociétés respectives de Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière – ainsi qu’avec Attestor et des créanciers détenant plus des deux tiers du « Term Loan B » en vue du renforcement des fonds propres et de la restructuration de sa dette.
L’accord de restructuration financière prévoit un apport de fonds propres ainsi qu’une réduction de l’endettement net du Groupe de 6,1 milliards d’euros, indique Casino dans un communiqué.
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Selon le président-directeur général Jean-Charles Naouri, l’accord « crée un cadre favorable à la pérennité des activités du groupe, au maintien de l’emploi et des sièges et à la poursuite du développement de l’ensemble de ses enseignes ».
Cependant, la proposition du groupe et du consortium n’a pas été acceptée par les porteurs d’obligations high yield et EMTN susvisés, précise Casino, et les discussions se poursuivent avec les créanciers non sécurisés.
A l’issue des opérations de restructuration envisagées, le consortium détiendra le contrôle de Casino via un véhicule ad-hoc (SPV), et EP Equity Investment III de Daniel Kretinsky le contrôle du-dit SPV.
Les actionnaires de Casino seront massivement dilués et Rallye perdra le contrôle de Casino, comme prévu.
L’action Casino, qui a perdu 88% de sa valeur depuis le début de l’année, a été suspendue mercredi à la demande de la société.
La cotation a repris jeudi à 09h00 GMT, et l’action s’octroyait 9,20% à 09h54 GMT, tandis que le SBF120 reculait pour sa part de 0,12%.
« L’annonce de Casino ne fait que confirmer les principaux termes de la restructuration attendue en 2024. Il n’y a rien de vraiment nouveau », relève Clément Genelot, analyste chez Bryan Garnier.
L’analyste dit rester préoccupé par « le taux d’épuisement des liquidités de Casino France » et le faible montant de l’injection de liquidités à venir au premier semestre 2024.
« Kretinsky aura des décisions difficiles à prendre : revenir sur ses promesses de ne pas céder d’actifs en France, et/ou lancer une nouvelle augmentation de capital », estime Clément Genelot.
Le distributeur, qui est aujourd’hui le sixième groupe de supermarchés en France, a déclaré qu’il prévoyait de poursuivre les discussions avec les créanciers qui n’ont pas encore accepté le « lock-up » afin qu’ils y souscrivent également.
(Rédigé par Kate Entringer et Corentin Chappron, avec Dominique Vidalon, Nathan Vifflin et Laura Lenkiewicz, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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