France: Quatrième nuit de violences avant les obsèques de Nahel Merzouk
La France a connu une quatrième nuit de violence avant les obsèques, samedi, de Nahel, le jeune homme dont la mort par un tir de policier a provoqué une vague d’émeutes et de destructions urbaines à travers le pays.
Le gouvernement avait déployé 45.000 policiers et gendarmes et plusieurs blindés légers pour tenter d’endiguer la pire crise à laquelle le président de la République Emmanuel Macron soit confronté depuis le mouvement des « Gilets jaunes » fin 2018.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé que 1.311 personnes avaient été interpelées, un chiffre en forte hausse par rapport aux 875 de la nuit précédente, mais souligné sur Twitter que « les violences commises cette nuit ont été d’une plus faible intensité en comparaison à la nuit précédente ».
Agé de 17 ans, Nahel a été abattu mardi lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), où le trafic des bus était toujours à l’arrêt en ce samedi matin pluvieux.
Un groupe d’une trentaine de jeunes hommes menaient la garde à l’entrée du funérarium de la ville, demandant à ce qu’aucune photo ne soit prise, a constaté Reuters sur place, ajoutant n’avoir pas vu de présence policière alors que des personnes commençaient à se rassembler pour la cérémonie près d’une mosquée voisine.
« Nous ne faisons pas partie de la famille et ne connaissions pas Nahel, mais nous avons été très bouleversés par ce qui s’est passé dans notre ville. Donc nous voulions exprimer nos condoléances », a dit à Reuters un homme qui a préféré garder l’anonymat.
« Nous appartenons à la même communauté de foi », a ajouté une femme.
Reuters a également pu constater que les accès au cimetière seraient bloqués pendant l’inhumation de Nahel.
Jeudi, une marche blanche en la mémoire du jeune homme avait réuni plusieurs milliers de personnes.
INCENDIES ET PILLAGES
Le ministère de l’Intérieur a également fait état, dans un autre bilan provisoire posté sur Twitter, de près de 80 policiers et gendarmes blessés durant la nuit passée, de 2.560 incendies sur la voie publique, de 234 autres incendies et dégradations et de près de 60 attaques de commissariats, postes de police municipale et casernes de gendarmerie.
Il avait demandé aux préfets l’arrêt des bus et tramways à partir de 21h00 dans tout le pays et déployé vendredi soir 5.000 policiers et gendarmes de plus que la veille.
Eric Dupond-Moretti a lui aussi prôné une réponse judiciaire plus ferme face aux violences. Le ministre de la Justice se rendra samedi après-midi au tribunal judiciaire de Créteil (Val-de-Marne) pour vérifier les conditions d’application de sa circulaire de vendredi en ce sens.
« Le bilan est moins important que les nuits précédentes, mais tout n’est pas réglé et nous restons particulièrement vigilants pour les nuits à venir », a déclaré Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police CFDT, interrogé par BFM TV.
Il s’est dit notamment préoccupé par la présence dans certains quartiers d’individus armés de fusils à pompe qui ont tiré sur des caméras de vidéo surveillance.
La mairie de Persan-Beaumont (Val d’Oise) a été incendiée cette nuit et plusieurs magasins et bureaux de tabac dégradés ou pillés, notamment en région parisienne et à Marseille, où les forces de l’ordre ont procédé à 95 interpellations.
A Lyon (Rhône), le maire Grégory Doucet a déclaré sur BFM TV qu’une quarantaine de magasins avaient été vandalisés ou dévalisés dans l’ensemble de la ville.
(Reportage Gilles Guillaume, avec Noemie Olive et Tassilo Hummel à Nanterre et Marc Leras à Marseille)
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