Cameroun : L’évêque Paul Lontsié-Keuné dénonce le mal au sein de l’église catholique
Dans son homélie marquant la célébration de la Pentecôte, l’évêque du diocèse de Bafoussam, Paul Lontsié-Keuné s’est offusqué de la pratique au sein de l’église et dans le pays, profitant pour appeler les fidèles catholiques au respect de » la notion de fraternité » telle qu’édictée par le Pape François.
» Nous procédons par mode de repli identitaire » a constaté l’homme d’église s’adressant aux fidèles de sa communauté. » Mon frère devrait être une créature comme moi par ce que tout homme est sacré » a -t-il rappelé. Mgr Lontsi a déploré que dans certaines églises catholiques » on se demande encore que tel prêtre qui arrive est de quelle région ? ».
Une perception a l’opposé de la vision du Pape François qui » a tracé le chemin affirmant » fratelli Tutti( nous sommes tous frères) » a -t-il regretté. Les communautés catholiques ne brillent pas par cet exemple de fraternité, » nous sommes pire que les païens » a vertement indiqué le prélat avant de rappeler aux fidèles venu l’écouter que » nous avons tous un seul père ».
Pour ce qui est du tribalisme au niveau du pays, le changement escompté par les autorités ne viendra pas seul a déclaré le prêtre. » Les choses changeront lorsque nous tâcherons de faire attention à l’autre » a -t-il souligné. Par ailleurs, » il faut que nous sachions que nous sommes au service de tous les camerounais partout où nous travaillons » a recommandé l’homme d’église.
La sortie de Mgr Lontsi intervient dans un contexte marqué par la montée en puissance des discours haineux et tribalistes sur les réseaux sociaux. Les autorités camerounaises à travers le ministre de l’administration territoriale et son collège de la communication sont récemment montées au créneau pour condamner ces dérives mettant en garde au passage, les auteurs et promoteurs de ces discours.
Dans cette lancée, la commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM) et une coalition des acteurs de la société civile ont signé en semaine une plateforme en vue de la lutte contre le discours de la haine et de la xénophobie. L’objectif a rappelé le président du CNPBM, Peter Mafany Musongue à ses nouveaux partenaires est de ne » ménager aucun effort pour la lutte contre ces fléaux » a-t-il insisté.