Du rouge en vue à Wall Street dans un climat d’aversion au risque
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue dans le rouge jeudi, à l’image des Bourses européennes à mi-séance, dans un climat de marché plombé par Tesla et les incertitudes sur la politique monétaire des banques centrales. À Paris, le CAC 40 abandonne 0,41% à 7.518,44 points à 10h52 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,73% et à Londres, le FTSE lâche 0,23%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,36%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,46% et le Stoxx 600 perd 0,35%.
Les « futures » sur indices signalent une ouverture en baisse de 0,45% pour le Dow Jones, de 0,64% pour le S&P-500 et de 0,91% pour le Nasdaq, pénalisé par le repli de Tesla.
Le constructeur de voitures électriques décroche de 7,4% dans les échanges en avant-Bourse après avoir affiché sur les trois premiers mois de l’année sa marge brute la plus faible en deux ans, en partie à cause d’une série de baisses de ses prix.
Son directur général, Elon Musk, a averti les investisseurs que le groupe allait se concentrer sur l’augmentation des volumes de ventes et l’accentuation de son avance sur les marchés prioritaires plutôt que sur l’amélioration de la rentabilité.
Les inquiétudes persistantes sur la politique de taux des banques centrales continuent aussi de peser sur la tendance en Europe et aux Etats-Unis. Les chiffres décevants de l’inflation britannique publiés mercredi font craindre que les grandes institutions continuent à donner la priorité à la stabilité des prix plutôt qu’au soutien à l’économie.
« Les données britanniques ont clairement rappelé à tous que si nous sommes proches de la fin du cycle de resserrement au niveau mondial, nous n’y sommes pas encore », a déclaré Seema Shah, responsable de stratégie chez Principal Global Investors.
« La faible croissance des bénéfices attendue met en évidence le fait que non seulement les banques centrales continuent de resserrer leur politique, mais aussi que la croissance économique est insuffisante, ce qui pèse désormais sur les entreprises. »
VALEURS EN EUROPE
Le secteur européen de l’automobile chute de 3%, accusant la plus forte baisse du jour.
Le projet de Tesla de poursuivre les baisses de prix de ses véhicules électriques alimente la crainte d’une guerre des prix dans le secteur, a déclaré Michael Foundoukidis, analyst senior chez ODDO.
Ainsi, en dépit d’une forte croissance de son chiffre d’affaires au premier trimestre, Renault abandonne 6,58%. Mercedes, BMW, Volkswagen et Stellantis perdent de 2,42% à 4,42%.
L’Oréal, qui a pris jusqu’à 1,7%, ne gagne plus que 0,17% après avoir enregistré une croissance organique des ventes de 13% au premier trimestre.
TAUX
Les rendements des obligations d’Etat européennes reculent légèrement après avoir atteint la veille leur niveau le plus élevé depuis un mois avec la perspective d’une poursuite du resserrement monétaire des grandes banques centrales.
Le dix ans allemand, référence en zone euro, recule à 2,471% après être monté jusqu’à 2,54% mercredi.
Parmi les statistiques du jour, les prix à la production ont reculé de 2,6% en mars en Allemagne, soit une baisse plus marquée que ce qu’avaient anticipé les économistes (-0,5%), ce qui pourrait donner du poids aux arguments des « colombes » de la Banque centrale européenne.
Les investisseurs surveilleront à 11h30 GMT le compte rendu de la réunion de mars de la BCE ainsi que, un peu plus tard, l’intervention de sa présidente Christine Lagarde à l’Ecole polytechnique.
CHANGES
Les variations sont limitées du côté des changes: le dollar perd 0,11% face aux autres grandes devises, dont l’euro à 1,0972 dollar.
PÉTROLE
Le marché du pétrole est tombé à son plus bas niveau depuis le début du mois, déprimé par un dollar plus ferme et des attentes de hausse des taux d’intérêt.
Le Brent cède 1,42% à 81,94 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,59% à 77,9 dollars.
(Laetitia Volga, édité par)
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