Israël: Netanyahu appelle au dialogue sur la réforme de la justice
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.JERUSALEM (Reuters) – Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé mardi au dialogue avec les opposants à son projet de réforme de la justice, dont le Parlement a adopté lundi soir un premier volet, sur fond de manifestations et de critiques internationales contre le texte.
Jusqu’alors, le chef du gouvernement, à la tête d’une coalition regroupant des partis nationalistes et religieux, avait décrit les détracteurs du projet comme des adversaires de gauche refusant de reconnaître les résultats des dernières élections législatives.
La réforme a pour but de permettre au Parlement d’annuler certaines décisions de la Cour suprême et d’autoriser le gouvernement à peser davantage dans la nomination des juges de la plus haute juridiction nationale.
La réforme limiterait aussi le champ d’action de la Cour suprême à l’égard des lois votées par la Knesset, en donnant au parlement composé de 120 députés la possibilité d’annuler une décision de la Cour si celle-ci n’est pas unanime et si une majorité de 61 élus se prononce en faveur d’une telle mesure.
Des dizaines de milliers de personnes sont de nouveau descendues lundi dans la rue pour protester contre ce projet de réforme, tandis que les députés de l’opposition ont promis de se « battre pour l’âme de la nation ».
Face à cette contestation grandissante, Benjamin Netanyahu a invité mardi à un dialogue « sans préconditions ». « Pas d’excuses. Ensemble, parvenons à un vaste accord pour le bien de tous les citoyens d’Israël, pour le bien de notre pays », a-t-il dit dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Benjamin Netanyahu présente la réforme comme une initiative nécessaire pour mettre fin à l’ingérence de juges non élus de la Cour suprême dans la vie politique.
Les détracteurs du projet estiment que Benjamin Netanyahu, en procès pour des faits de corruption qu’il conteste, veut apporter des changements qui vont nuire à la démocratie israélienne et favoriser la corruption.
Fait rare, des critiques ont été émises par le secteur privé israélien et par les Etats-Unis, alliés de l’Etat hébreu.
Le président israélien Isaac Herzog a exhorté à plusieurs reprises le gouvernement et l’opposition à mener des discussions pour trouver un compromis malgré leurs positions antagoniques et éviter un « effondrement constitutionnel ».
(Reportage James Mackenzie, Dan Williams, avec Steven Scheer; version française Jean Terzian)