L’Europe profite à son tour du soulagement lié aux propos de Powell
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en légère baisse mercredi au lendemain d’une clôture dans le vert, soutenue par les propos jugés accommodants du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), tandis que les Bourses européennes profitent à leur tour du regain d’optimisme sur l’évolution des taux d’intérêt aux Etats-Unis dans une séance marquée en outre par de solides résultats de sociétés.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,27% pour le Dow Jones, de 0,3% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,08% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 avance de 0,48% à 7.166,62 vers 12h15 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,74% et à Londres, le FTSE progresse de 0,68%.
Au Danemark, l’indice OMX de la Bourse de Copenhague a inscrit un nouveau record historique à 1.927,14 points, grâce notamment aux résultats du joaillier Pandora (+8,41%).
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,7%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 0,46%. Le Stoxx 600, en hausse de 0,83% à 461,99 points, évolue à un sommet de neuf mois.
S’exprimant devant l’Economic Club de Washington, Jerome Powell, le président de la Fed, a déclaré mardi que « l’inflation commençait à baisser », malgré les chiffres supérieurs aux attentes des créations d’emplois en janvier aux Etats-Unis.
« Les investisseurs semblent un peu soulagés que le président de la Fed s’en tienne au scénario de la semaine dernière, malgré le rapport sur l’emploi de vendredi », commente Craig Erlam, analyste marchés chez OANDA. Selon lui, le marché commence à intégrer le discours des banques centrales selon lequel une donnée ne suffit pas à indiquer une tendance, d’autant que les salaires continuent de ralentir aux Etats-Unis.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Outre les indicateurs macroéconomiques, les investisseurs se concentrent également sur les résultats des sociétés alors que Walt Disney, Coty, Mattel, Under Armour ou encore Uber publient ce mercredi.
Parmi les sociétés du S&P-500 ayant déjà publié leurs résultats, 69,1% ont dépassé les attentes au niveau du bénéfice trimestriel, selon les données de Refinitiv. Les analystes s’attendent toutefois encore à un repli de 3,1% du bénéfice des sociétés du S&P-500 sur un an au quatrième trimestre.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, où plusieurs sociétés du secteur de l’énergie ont publié leurs comptes trimestriels, la hausse est emmenée par le compartiment du pétrole et du gaz (+1,94%).
Le norvégien Equinor prend 6,72% à la faveur d’un bénéfice d’exploitation en 2022 plus que doublé par rapport son précédent record, au lendemain d’un bénéfice annuel historique pour BP (+2,18%). Le spécialiste finlandais du raffinage Neste bondit de 10,55% après un quatrième trimestre meilleur que prévu.
TotalEnergies, qui a lui aussi publié un bénéfice record en 2022 de 36,2 milliards de dollars, cède cependant 1,16%. Les analystes de Bernstein et de Barclays ont évoqué dans des notes un résultat net ajusté trimestriel inférieur à leurs attentes concernant le géant français de l’énergie.
Dans le compartiment bancaire (+0,7%), autre secteur très animé en Bourse, Société générale recule de 3,15%, la proposition de dividende inférieure aux attentes prenant le pas sur la confirmation des objectifs 2025 et un quatrième trimestre meilleur qu’attendu.
Monte Dei Paschi Di Siena (MPS) (-1,9%) recule lui aussi après ses comptes trimestriels, tandis que les publications d’Amundi (+2,28%) et ABN Amro (+7,34%) sont applaudies.
Dans les autres secteurs, le fabricant néerlandais de peintures et de revêtements Akzo Nobel avance de 2,78% et le géant allemand de gaz industriels Linde de 2,09% après le relèvement de leurs perspectives pour cette année. Le secteur de la chimie (+1,42%) signe l’une des meilleures performances du Stoxx 600.
Parmi les 93 sociétés du Stoxx 600 ayant déjà publié leurs résultats 58,1% ont à ce stade dépassé les attentes du marché concernant les bénéfices du quatrième trimestre, selon les données de Refinitiv.
TAUX Les rendements obligataires en zone euro à court terme grimpent mercredi après la décision la veille de la Banque centrale européenne (BCE) de réduire son taux de rémunération sur les dépôts des Etats et autres entités publiques.
Le taux du Bund allemand à deux ans, le plus sensible aux changements d’anticipations sur les taux d’intérêt et l’inflation, a grimpé jusqu’à 11 points de base, à 2,725%, son plus haut niveau depuis le 3 janvier, avant de revenir à 2,69% vers 12h20GMT. Celui à dix ans s’affiche à 2,35%, en hausse de près de quatre points.
Aux Etats-Unis, les rendements des Treasuries à dix ans et à deux ans cèdent en revanche environ trois points de base chacun à respectivement 3,64% et 4,44%.
CHANGES
Le dollar reflue de 0,25% face à un panier de devises internationales après les propos jugés rassurants du président de la Fed.
L’euro en profite pour remonter à 1,0746 dollar (+0,21%).
PÉTROLE
Les cours pétroliers progressent pour la troisième séance consécutive avec l’apaisement des craintes d’une remontée prolongée des taux d’intérêt qui pourrait affecter la demande. Les données de l’American Petroleum Institute (API), principale fédération des industriels des hydrocarbures, montrent en outre que les stocks de brut au Etats-Unis ont baissé de 2,2 millions de barils la semaine dernière, selon des sources du marché.
Le Brent prend 0,96% à 84,49 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,18% à 78,05 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)