Le Kosovo dépose officiellement sa demande d’adhésion à l’UE
PRAGUE (Reuters) – Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a présenté jeudi une demande d’adhésion officielle du pays à l’Union européenne, lançant ainsi un processus qui pourrait prendre des années, voire des décennies, et qui dépend de la normalisation des relations avec la Serbie.
Albin Kurti, qui avait déclaré cette semaine que le Kosovo allait officiellement poser sa candidature à l’Union européenne, a présenté sa demande à la République tchèque, qui assure la présidence tournante de l’UE.
« Nous ne voulons pas entrer par la petite porte, ni par une procédure accélérée. Nous voulons construire l’UE dans notre pays avec notre peuple », a déclaré Albin Kurti après avoir remis la demande au ministre tchèque des affaires européennes, Mikulas Bek.
Le Kosovo est le seul pays de sa région qui, jusqu’à présent, n’avait pas demandé à rejoindre l’UE.
Si les 27 États membres du bloc restent réticents à l’idée d’un nouvel élargissement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie les a incités à consacrer davantage d’énergie à l’amélioration des relations avec les six pays des Balkans, à savoir l’Albanie, la Bosnie-et-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie.
« Nous sommes fermement convaincus qu’un avenir européen est le seul moyen de résoudre un certain nombre de problèmes dans la région, qu’ils soient économiques, sociaux ou ethniques », a déclaré Mikulas Bek.
Le Kosovo, à majorité albanaise, a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008 avec le soutien de l’Occident, à la suite de la guerre de 1998-1999.
Le pays n’est pas membre des Nations unies et cinq États de l’UE – l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre – ont refusé de reconnaître son statut d’État.
Son indépendance est reconnue par environ 110 pays, mais pas par la Serbie, la Russie ou la Chine, entre autres.
Le Kosovo doit encore normaliser ses relations avec la Serbie avant de pouvoir adhérer au bloc des 27. L’Union européenne travaille sur un accord qu’elle espère voir approuvé par les deux parties d’ici un an.
(Reportage Robert Muller ; version française Federica Mileo, édité par Blandine Hénault)