Grande-Bretagne: Cinq candidats à la succession de Johnson vont s’affronter lors de débats télévisés
par Michael Holden
LONDRES (Reuters) – Les cinq derniers prétendants à la succession de Boris Johnson à la tête du Parti conservateur et du gouvernement, s’affronteront lors d’un débats télévisés vendredi, le premier d’une série de trois.
La liste initiale de 11 candidats a été réduite à 5 après un deuxième tour de vote jeudi, mais aucun n’est encore apparu comme le successeur évident de Boris Johnson, qui a annoncé qu’il quittait ses fonctions à la suite d’une série de scandales.
Si l’ancien ministre des Finances, Rishi Sunak, est arrivé en tête des deux votes, il doit faire face à une rude concurrence de la part de la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, qui a le soutien de plusieurs personnalités de premier plan, et de la part de la ministre du Commerce, Penny Mordaunt, qui, selon les sondages, est la plus populaire auprès des membres du parti qui décideront du vainqueur.
L’ancienne ministre de l’Égalité des chances, Kemi Badenoch, et Tom Tugendhat, président de la commission des Affaires étrangères du Parlement, restent également en lice et espèrent qu’une bonne performance lors des débats télévisés donnera un élan à leur campagne.
Quel que soit le candidat retenu, il devra faire face à une inflation galopante et à une faible croissance économique, ainsi qu’au manque de confiance du public dans la politique après le passage au pouvoir de Boris Johnson.
Les sondages suggèrent également que les conservateurs sont en train de prendre beaucoup de retard sur le parti d’opposition, le parti travailliste.
« Qui sera la meilleure personne pour affronter (le leader travailliste) Keir Starmer aux prochaines élections générales ? », a interrogé le député Richard Holden, partisan de Rishi Sunak, à Sky News.
« C’est ce qui m’intéresse, car j’ai besoin de conserver mon siège afin de servir les intérêts de mes concitoyens ».
DEUX CANDIDATS D’ICI LE 21 JUILLET
Rishi Sunak, dont la décision de quitter le Trésor la semaine dernière a contribué à déclencher une cascade de démissions ministérielles faisant tomber Boris Johnson, reste le favori parmi les 358 députés conservateurs.
Son avance sur Liz Truss et Penny Mordaunt est cependant mince, et les deux élues pourraient le dépasser en fonction du choix des députés qui ont soutenu d’autres candidats déchus.
La procureure générale Suella Braverman, éliminée jeudi de la course, a apporté son soutien à Liz Truss, qui a également reçu le soutien du négociateur pour le Brexit, David Frost.
Selon le journal The Times, Boris Johnson exhorterait les candidats battus à soutenir « n’importe qui sauf Rishi (Sunak) ».
En parallèle, Penny Mordaunt, figure moins connue du grand public devenue la favorite des bookmakers, fait face à des attaques croissantes sur son expérience, David Frost affirmant qu’elle n’était pas assez dure envers l’UE, une question clé pour de nombreux conservateurs.
« Je pense que les gens voudront que la campagne soit positive », a déclaré à Sky News la députée Maria Miller, qui affirme que le soutien envers sa candidate, Penny Mordaunt, grandissait parmi ses collègues et dans l’ensemble du pays.
Le vote des députés conservateurs reprendra lundi après la séries de trois débats télévisés, qui auront lieu vendredi, samedi et lundi. Le candidat ayant obtenu le moins de voix étant éliminé à chaque fois jusqu’à obtenir deux candidats en lice d’ici le 21 juillet.
Le nouveau chef de file des Tories sera alors choisi par les 200.000 membres du Parti conservateur du pays, et son nom sera annoncé le 5 septembre.
(Avec la contribution de William James; version française Kate Entringer, édité par Matthieu Protard)