Des missiles balistiques frappent Erbil, dans le nord kurde de l’Irak
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Une dizaine de missiles balistiques se sont abattus dans la nuit de samedi à dimanche sur Erbil, dans le nord kurde de l’Irak, blessant un civil et provoquant des dégâts matériels, a annoncé le ministère de l’Intérieur du Kurdistan irakien.
Les missiles, qui ont frappé vers 01h00, visaient le nouveau siège du consulat des Etats-Unis et le quartier résidentiel voisin, a-t-il ajouté.
Un responsable américain a dit à Reuters que ces missiles avaient été tirés d’Iran, sans plus de détails.
Un journaliste de la télévision d’Etat iranienne en poste en Irak a pour sa part rapporté que les projectiles visaient des « bases secrètes israéliennes ».
Ces tirs n’ont pas été revendiqués.
Un porte-parole du département d’Etat les a qualifiés d' »attaque scandaleuse », tout en soulignant qu’aucun Américain n’avait été blessé et qu’aucune installation officielle des Etats-Unis à Erbil n’avait été endommagée.
Les forces américaines stationnées sur le site de l’aéroport international d’Erbil ont déjà été la cible de tirs de roquettes et d’attaques de drones, que les responsables américains attribuent à des groupes armés alignés sur l’Iran. Aucune attaque de ce type ne s’est toutefois produite depuis plusieurs mois.
Des habitants d’Erbil ont diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos montrant de puissantes explosions dans le courant de la nuit. Reuters n’a pas pu authentifier ces images de manière indépendante.
Ces tirs de missiles interviennent sur fond de tensions à la fois intérieures en Irak, autour de la formation d’un nouveau gouvernement après les élections d’octobre, et diplomatiques au sujet du programme nucléaire de l’Iran.
Les discussions sur une relance de l’accord de 2015 permettant de réintégrer à la fois les Etats-Unis et l’Iran paraissaient sur le point d’aboutir jusqu’à ce que la Russie présente le 5 février de nouvelles exigences susceptibles, selon les pays occidentaux, de faire échouer les négociations à la dernière minute.
L’Iran a pour sa part suspendu dimanche la tenue d’un cinquième cycle de pourparlers avec l’Arabie saoudite, son rival régional, qui devait se tenir mercredi à Bagdad.
(Reportage rédaction irakienne, avec Yasmin Hussein et Ahmed Tolba au Caire et Phil Stewart à Washington, rédigé par John Davison à Bagdad et Amina Ismail à Erbil; version française Camille Raynaud et Bertrand Boucey)